"Ce soir ou jamais" est une émission qui, souvent, trop souvent, ressemble à un salon de thé où des invités de "bon ton", pourtant réputés différents voire opposés, dissertent gentiment et poliment en se faisant des courbettes. Cette émission qui a vu le face-à-face entre le duo Badiou-Hazan et Finkielkraut a dérogé à ce style commun, ennuyeux, où l'on a pu voir des intellectuels ne pas oser réduire à néant les affirmations solennelles et grotesques d'une Natacha Polony, parce qu'elle est une femme, parce qu'elle fait des sourires. Là, au moins, les mots et les regards étaient précis. On ne faisait pas semblant de s'apprécier. Il faut écouter toute l'émission et notamment la critique de Badiou-Hazan contre l'obsession identitaire de leur interlocuteur. Mais celui-ci est très habile et il a leur notamment répondu qu'il était conscient, lui, de tout ce qu'il devait et doit à LA FRANCE : son instruction, etc. Or, là encore, Kinkielkraut se trompe : c'est à la République et aux Républicains, de gauche, qu'il doit cette instruction, puisque la droite historique était vent debout, contre, et depuis 2002, fait tout ce qu'elle peut pour saborder l'Education Nationale. Dans bien d'autres pays, M. Finkielkraut aurait reçu aussi une instruction scolaire de qualité. Badiou et Hazan lui ont suggéré : qui, politiquement, défend un communautarisme-nationalisme ?