Les relations des personnes déprimées sont souvent affectées, que ce soit au sein du couple, avec les enfants, la famille, les amis ou les collègues de travail. La dépression touche indirectement les proches et ceux-ci ne savent généralement quelle attitude adopter.
» Culpabiliser ?Sûrement pas. Bien souvent les proches ne comprennent pas les raisons du mal-être, d’autant plus lorsqu’il n’y a pas de problème majeur. Ainsi ils peuvent se sentir responsables et cela peut créer des tensions. Sachez que la dépression a des causes multiples et complexes et que vous n’en êtes pas la cause.
» Lui faire des reproches ? Non plus. Inutile de l’accabler davantage en lui faisant mille reproches et en essayant de le motiver trop brutalement avec des phrases comme “arrête de traîner au lit”, “ne te laisse pas aller”, “d’autres sont plus malheureux que toi”…
» Soutenez par votre présence et votre écoute Il est important que vous restiez patient, même si il ou elle ressasse les mêmes idées et ne semble pas vous écouter. Par contre, évitez le piège de la protection rapprochée et étouffante. Le risque c’est que la personne déprimée se sente alors infantilisée et diminuée.
» Dites-lui que vous le comprenez en lui expliquant que la dépression est une maladie, tout en le rassurant pour lui montrer qu’il existe des solutions.
» Montrez-lui votre affection par des petits gestes. Même si votre proche ne semble pas réagir, elle y sera forcément sensible. De votre côté, vos efforts peuvent parfois vous paraître inutiles. Il n’en est rien, au contraire. Ne vous découragez pas, votre soutien est une aide précieuse et indispensable. De plus, il est important que vous ne vous laissiez pas envahir.
Comme le montrent ces témoignages, la présence et le soutien des proches est indispensable dans une dépression.
Vanessa : “Mon ami a été merveilleux et très à l’écoute. C’est lui qui a contacté le médecin de son travail un jour où je me sentais vraiment très mal. Il a fait preuve d’écoute et de grande patience et je l’en remercie encore.
Quant à ma famille directe, ils n’ont pas compris du tout. J’ai tenté de leur expliquer que j’étais malade et que je ne maîtrisais pas mes angoisses, que je les subissais. Ma mère ne faisait que me dire qu’il fallait que je me secoue ce qui ne m’aidait absolument pas si ce n’est de m’enfoncer car j’aurais tant aimé que ce ne soit qu’une histoire de volonté.
Mes enfants ont aussi été là pour moi et ont été un moteur pour m’en sortir car je n’avais pas le droit de leur faire subir ça après le divorce pas facile pour eux.”
Vivre avec un déprimé : “J’ai tenu à témoigner car si le déprimé est mal, les proches aussi sont mal, on ne sait pas quoi faire ou dire, tout est mal interprété et la vie continue tout de même avec les charges au quotidien, le travail, la gestion de la maison et des enfants qui eux ne sont pas responsables de cet état de fait. L’isolement touche aussi le conjoint puisqu’il ne peut plus recevoir ni sortir, il se retrouve également enfermé dans un cercle vicieux très éprouvant. Même si c’est une maladie on a du mal à la comprendre, c’est très difficile à analyser.”
Je me réfugie dans mon silence : “Mes parents ne me comprennent pas toujours et vont jusqu’à dire que je me comporte en étrangère dans la maison tellement je fuis le contact. Ainsi il arrive que l’on s’accroche par mesentente.”
Je suis tres négative : “La réaction de mes proches est variable. Certains pensent que j’exagère et que je pourrais “me bouger” si je le voulais vraiment. Les personnes les plus proches de moi sont par contre très compréhensives car elles savent que c’est une vraie maladie.”