Nouvelle attraction au Grand Guignol de l’Elysée : la machine à baffes !

Publié le 19 mars 2011 par Kamizole

La photo pour prouver qu’il existe bel et bien… Vous dire combien j’ai pu rigoler quand une amie me l’a envoyée sur ma boîte ! Je ne manque désormais aucune occasion de m’en servir. Du pur nanan pour une moqueuse aussi invétérée que moi. Quant à la «machine à baffes» que j’imagine y installer – gratos ! nonobstant que ce fût un mot totalement inconnu chez Sarko & sa vénale bande – elle sera l’exacte réplique de la «machine à manger» de Charlie Chaplin dans les «Temps modernes» dont vous vous souvenez sans nul doute qu’elle se détraqua (il ne mangeait pas assez vite) et lui infligea force baffes. Mais ce qui nous fit rire, tout en plaignant le sympathique Charlot, sera autrement jubilatoire et sans nulle retenue contre cette bande de… charlots

Aujourd’hui c’est Jean-François Copé qui est dans mon collimateur. J’avais bien lu le titre de 20 minutes sur la newsletter Sondage sur Le Pen : Jean-François Copé n’y croit pas (5 mars 2011) mais je n’avais pas de temps à y consacrer. Je ne suis guère plus en avance mais un petit coup de délire ne fera pas de mal avant de me replonger dans toutes les infos autrement graves et préoccu-pantes : Libye et Japon, entre autres qui donnent plus envie de crier et pleurer que de manier l’humour.

Pas à la manière d’une autre pauvre tache : Josiane Plataret Ardèche : l’humour douteux d’une candidate UMP dénoncé par SOS Racisme (Le Parisien 16 mars 2011) que je n’ai pas manqué d’épingler comme il se doit car elle oublie d’abord qu’humour et humeur ont la même étymologie : «umor» (”liquide” et notamment ceux du corps selon Hippocrate). Prêté pour un rendu comme cela arrive assez fréquemment, nos voisins d’Outre-manche nous ont transmis en 1725 le mot humour construit sur notre humeur… La mienne ne peut être que fort méchante et quand bien même saurais-je que l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, je ne vois pas ce qu’il y aurait de particulièrement rigolo à ses blagues «visant les musulmans, les arabes ou les homosexuels».

Or donc, Jean-François Copé participe au grand concours d’autruches et se rassure à moindres frais : il estime que le sondage qui donnait Marine Le Pen au coude-à-coude (23 % chacun) avec Nicolas Sarkozy ne reflétait aucu-nement les véritables intentions de vote des électeurs en 2012. Intervenant – lui aussi sur Radio J, c’est fou comme ils caressent tous l’électorat juif dans le sens du poil ! – il invita la majorité à garder son sang-froid… Cela devient la scie à la mode UMP : plus les polémiques et scandales leur tombent sur le coin du museau, plus ils s’agitent désespérément et plus ils parlent de garder calme, sang-froid.

Quant à «savoir raison garder», c’est une toute autre paire de manche mais tout à fait logique quand on a à peu près autant de cervelle qu’un piaf : avec eux, j’entends toujours le mot “serein” écrit comme «serin»… Malheureusement pour eux, serins, les électeurs le sont de moins en moins.

«C’est un sondage parmi d’autres» et insiste-t-il – ce qui n’est pas faux – que «Personne n’est dupe du rôle qu’on essaye de donner aux sondages dans notre démo-cratie». Je suis la première à être irritée de ces sondages à répétition – un an avant l’élection présidentielle ! – qui contribuent à fabriquer l’opinion publique en même temps qu’ils la sondent. Mais contrairement à ce que j’ai lu rapidement, je suis hostile à une proposition de loi - émanant des sénateurs PS Jean-Pierre Sueur (Loiret) et UMP Hugues Portelli (Val d’Oise) – en tant qu’elle fut présentée comme visant à interdire ces sondages. Qu’il faille à l’évidence les réglementer, j’en suis d’autant plus persuadée que selon ce que je lis sur une dépêche de l’AFP Transparence des sondages: proposition de loi UMP/PS bientôt à l’Assemblée (11 mars 2011) Mediapart a précisément mis en cause à l’occasion de ce sondage les bien curieuses pratiques de l’institut Harris qui aurait rémunéré les sondés !…

Leur auraient-ils pour autant soufflé les réponses ? J’ose encore espérer que leurs turpitudes ne vont pas jusque là. Or, Jean-François Copé commet une singulière imbécillité en prétendant que les réponses des électeurs qui affirment vouloir voter pour Marine Le Pen au premier tour «ne traduiraient pas une véritable intention de vote»… On devrait lui rappeler qu’en règle générale beaucoup des électeurs qui s’apprêtent à franchir le Rubicon sont plutôt enclins à ne pas le dévoiler.

Que les différents sondages donnent Marine Le Pen arrivant en tête, en seconde ou troisième position, une chose me paraît certaine : tous instituts confondus, elle approche ou dépasse les 20 % d’intentions de vote. Certes, 3 % font une sacrée différence au premier tour (éliminatoire) mais en toute logique cela confirme une tendance et le panel des sondés est forcément différent d’une enquête d’opinion et d’un institut à l’autre. Pour une fois, Dominique Paillé est autrement perspicace, qui appelle l’UMP à s’organiser : «Cela doit nous faire penser toujours plus au fait que dans notre camp, nous devons avoir qu’un candidat (…) le risque est réel de ne pas être au second tour». Les Sarko, Copé et consorts ne pourront pas continuer à s’abriter derrière leur petit doigt - ou «un pied de rutabaga» comme le disait une copine de pension beauceronne

«La peur n’évite pas le danger» et tout ce qu’ils font et disent indique à l’envi qu’ils ont le trouillomètre à zéro. Et plus ils en font pour séduire l’électorat du FN, plus c’est Marine Le Pen qui gagne des points. Je le dis depuis longtemps et je suis loin d’être la seule : les électeurs qui penchent vers les thèses du parti de Jean-Marie Le Pen ou sa fille «préfèrent l’original à la copie» et c’est d’autant plus vrai aujourd’hui que Nicolas Sarkozy n’a réglé d’aucune façon les problèmes de sécurité qui lui avaient permis en 2007 de “rapter” la grande majorité des voix du FN lors même qu’au surplus il n’a tenu aucune de ses promesses s’agissant du pouvoir d’achat : le « travailler plus pour gagner plus» etc. Tout en privilégiant sans vergogne les multimilliardaires du COUAC/40. Comment le petit peuple ne n’insurgerait-il pas ? Le vote “protestataire” des couches populaires ne date pas d’aujourd’hui et ce fut longtemps le Parti communiste qui en tira les bénéfices électoraux.

Sarko & sa clique n’ont toujours pas retenu la leçon des Régionales (18 % au FN). «Errare humanum est sed perseverare diabolicum»… D’autant que si ses positions et propositions concernant les étrangers – le vieux fonds de commerce du FN – nous glacent les sangs et font augurer des heures sombres - encore que Nicolas Dupont-Aignan qui déclare que ce sondage «prouve surtout que les Français ont définitivement compris qu’il n’y avait plus rien à attendre d’une classe politique qui les a trahis» se veuille rassurant : «Marine Le Pen ne peut l’emporter au second tour», tablant bien évidemment sur un “front républicain” qui est bien la dernière des choses que Sarkozy accepterait – certaines des propositions de Marine Le Pen sont loin d’être aussi stupides que ses adversaires de tout bord le prétendent.

Je défends depuis bien trop longtemps le retour à l’étalon or et la sortie de l’euro – encore que ce ne serait pas du gâteau car après avoir été tondus au tirage : les prix ont explosé de 40 % en 6 mois ! nous serions encore vraisemblablement plumés au grattage ! – pour les juger stupides parce que c’est elle qui le propose. Il restera seulement à savoir ce qui tient uniquement de la posture sociale dans son discours contre la mondialisation et ses rodomontades contre toutes les «affaires» politico-judiciaires ainsi que la façon dont les ministres et hauts fonctionnaires s’arrogent nombre d’avantages indus.

Pour savoir “d’où elle parle” je vous conseille néanmoins de lire dans Marianne n° 725 du 12 au 18 mars 2011 (version papier, uniquement) le fort intéressant article de Philippe Cohen et Laureline Dupont consacré aux «réunions du cabinet secret de Marine Le Pen à Montretout» où vous apprendriez que «s’affranchissant du FN pour organiser son ascension, elle réunit autour d’elle une sorte de brain-trust composé de hauts fonctionnaires, d’énarques, polytechniciens et d’écono-mistes – dont certains viennent de la gauche et du gaullisme social» – qui tentent de faire son éducation politique et économique (elle manquerait de références culturelles et serait d’une nullité parfaite en matière économique) en totale rupture avec la vulgate habituelle du FN et de son père

C’est dire si elle n’en est qu’autrement plus redoutable que ne le fut son père et que le combat contre le FN prend une tout autre dimension : «Finie l’époque où les dérapages du FN faisaient les délices (?) des médias. Les nouveaux habits de Marine Le Pen imposent plus d’efforts pour la combattre», Ses mentors «s’efforçent de susciter des ralliements de personnalités venues d’ailleurs»… On parle d’une dizaine de notables du Parti radical de Jean-Louis Borloo, dont l’avocat Gilbert Collard. Ce qui ne me surprend guère au demeurant. Une sorte de Bernard Tapie - pour la démagogie bruyante – l’épaisse vulgarité en moins et, j’ose espérer, de l’honnêteté en plus

Je vous rassure : Jean-François Copé n’est pas le seul idiot de la famille (UMP) ! Dans le genre, la famille de gauche a un digne représentant en la personne de Jean-Luc Mélanchon. J’ai déjà écrit qu’une personne l’avait comparé à Georges Marchais… en pire

Il n’y croit pas et, qualifiant sur i-Télé ce sondage «d’invraisemblable» il aurait déclaré «Nous sommes en train d’en parler alors que c’est aussi stupide que si le père Noël était en tête»… Quant à moi, tout ce que j’espère pour ce populiste démagogue grossier c’est que le père Noël ne sera pas trop généreux envers lui quand il lui déposera des électeurs non point dans ses chausses devant la cheminée mais surtout dans les urnes en avril 2012