Il arrive un moment dans une relation où les deux partenaires, d’un commun accord, après mûre réflexion ou sous le feu de la passion, décident d’abandonner tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à un préservatif (masculin ou féminin). Le moment où l’on commence à faire confiance, ou celui où on commence à être négligent.
Or, cette condamnation de la cour d’assises du Bas-Rhin semble nous indiquer que même dans une relation bien établie, peut-être ne vaut-il jamais mieux se laisser aller.
Emmanuel Baudard a été condamné ce vendredi à cinq années de réclusion criminelle, dont trois ferme. Il a été reconnu coupable d’avoir transmis, en connaissance de cause, le virus du sida à sa compagne en 1999. Cette dernière avait appris sa séropositivité en 2000, avant d’apprendre en 2006 que son compagnon était déjà au courant de son état depuis dix ans (avant leur relation). Ils se sont séparés en 2003.
Emmanuel Baudard a donc été poursuivi pour administration de substance nuisible ayant entraîné une infirmité permanente. Ce qui lui a valu d’être jugé devant une Cour d’assises, compte tenu de ses relations avec sa victime, qui était donc sa compagne; ce fait constituait une circonstance aggravante.
Le fait de transmettre de façon volontaire le virus du VIH est donc considéré comme un crime. Une décision similaire avait déjà été rendue en 2008: une femme avait été condamnée à cinq années de réclusion avec sursis pour avoir contaminé son époux.
Mais on ne peut s’empêcher de se poser une question: qu’en est-il de la responsabilité du partenaire? Car (sauf cas d’agression évidemment), ne faut-il pas être deux personnes consentantes pour qu’il y ait rapport sexuel et, donc, transmission? L’avocat général, lors de son plaidoyer, a apporté une réponse parfaite: « la seule faute de la victime est d’être tombée amoureuse, mais c’est une faute qui n’est pas pénalement sanctionnée ».
On ne pourra donc s’empêcher de le répéter: sortez couverts. La question qui subsiste est Jusqu’à quand?
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