Empaillé(e)s

Les photographies de Karen Knorr, exposées au Musée de la Chasse jusqu’au 11 Mai nous montrent des animaux sauvages au milieu du Musée, ou dans d’autres belles demeures. La beauté des poils brillants et des plumes colorées se marie avec la richesse des brocards et des soieries; ici tout est luxe, splendeur, chatoiement. Karen Knorr est passée maître dans l’art de saisir l’esprit des lieux.

Tout est montage aussi : les animaux sont morts et empaillés (rares sont les animaux sauvages vivants qu’on laisse errer dans les musées). Ici ou là, tel détail, telle ombre d’un oiseau invisible, telle posture improbable nous confirment bien que tout est artificiel, tout est représentation, comme il sied à ce qu’un musée montre. Sont- ce des fables ? Le comble de l’incongru poétique est atteint avec le seul être vivant de ces photos, une jeune femme nue : est-elle là comme ornement ou comme animal, va-t-elle attirer Pan et les satyres ? Un petit livre d’Adrien Goetz, accompagnant les photos de Karin Knorr, nous ferait douter de sa vitalité : et si elle aussi était empaillée ? 

Photos provenant du site de l’artiste.