Par Arash Derambarsh -BSCNEWS.FR/
Voici une curiosité française à laquelle personne ne viendra y dire quelque chose, ni même en débattre. En effet, il a été convenu qu'il ne pourrait pas y avoir de publicité du livre à la télévision, point à la ligne.
Pourtant, nous en avons besoin de cette publicité. En effet, le marché du livre ne se porte pas au mieux. Dans cette période de mutation historique, les éditeurs doivent s'adapter et trouver de nouveaux moyens afin de promouvoir leurs ouvrages.
Le marché du livre en 2010, c'est 268 millions d'ouvrages vendus neufs pour un chiffre d'affaires de 2,8 milliard d'euros. Ce marché comprend la littérature générale, la jeunesse, la littérature poche, la bande-dessinée, les ouvrages pratiques, les beaux-livres, les guides touristiques et les cartes, le parascolaire et les dictionnaires, et enfin l'informatique.
Pour vendre ces ouvrages, aujourd'hui, un éditeur ne peut pas totalement se reposer sur la vente en ligne (Internet) qui commence à peine à progresser tandis que les circuits physiques (librairie) seuls affichent une baisse inquiétante. Alors, certains diront que “tout va bien Madame la Marquise” mais la réalité est tout autre. Les baisses de vente sont quasi-générales.
Si la littérature générale en grand format voit ses ventes progresser (les romans et les essais grand format se sont en effet bien vendus), les ventes de littérature au format poche accusent en 2010 un net recul. De même, il y a une baisse sur les marchés de la jeunesse, de la bande-dessinées (albums et mangas), des guides touristiques et des beaux-livres.
Le constat est donc simple. L'édition française aujourd'hui, c'est un marché à deux vitesses : une minorité qui gagne de l'argent et qui va en gagner encore plus et la grande majorité qui stagne ou qui perd de l'argent et qui voit leur difficulté s'accélérer. Car en effet, le système s'est perverti. Un livre qui marche va marcher encore mieux en raison du système de la “best-sellerisation” et ceux qui vendaient un peu moins ou pas beaucoup ne vendront quasiment plus. Autrement dit, nous assistons à la lente et progressive disparition de la “classe moyenne” de l'édition. Alors quoi faire en attendant les vraies réformes de fond ?
D'abord, comme je l'ai toujours soutenu, il faut aider les éditeurs, libraires et tous les points de vente à s'adapter à cette révolution numérique et à prendre le virage numérique, sous peine de disparaître. C'est au politique de prendre ses responsabilités. C'est le rôle du président de la République et du ministre de la culture de réunir des Etats généraux du livre ou de créer un Grenelle car il y a urgence.
Mais d'autre part, il faut aider la promotion des livres. Nous constatons d'abord qu'il n'y a plus de grandes émissions permettant de vendre des livres. Avec la crise que connaissent la presse écrite et la radio, les éditeurs doivent trouver d'autres moyens de les promouvoir.
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