Février 2011. J’ai rendez-vous dans l’appartement parisien de Ciou, pour une tea party programmée de longue date. Ciou (Cécile de son vrai nom) est une artiste française, originaire de Toulouse, avec qui j’ai eu la chance de collaborer à de nombreuses reprises depuis ces cinq dernières années. Son travail, qui se situe à mi-chemin entre les cultures US et japonaise, est très représentatif de la scène lowbrow dans sa version européenne.
La jeune femme possède une impressionnante collection de jouets de toutes sortes et de figurines de faon, à l’image de Bambi qu’elle adule. Ces jouets sont sa source d’inspiration n°1 et Ciou me dévoile volontiers que la première chose qu’elle fait le matin en se levant est d’aller les admirer quelques minutes. Je découvre aussi aux murs un drôle d’accrochage où se mêlent tirages de Mark Ryden, photos vintage de femmes à barbe, dessins originaux, papillons et crânes d’animaux. Un vrai cabinet de curiosités revu à la sauce arty !
Au milieu du salon, Ciou a installé une table de travail, sur laquelle elle réalise les dessins et peintures de sa prochaine exposition personnelle, intitulée Black Parade*. Pour cette nouvelle série d’oeuvres, Ciou a choisi de confronter deux univers dont elle se sent proche : d’une part celui du cirque (avec ses freaks, les « sideshow banners » et les parades d’animaux) et de l’autre celui des yokai, à la fois créatures surnaturelles, monstres et esprits légendaires du folklore japonais. Elle me montre d’ailleurs les nombreux livres dont elle s’est servie pour approfondir ses recherches autour du sujet.
Le travail de Ciou a énormément évolué depuis quelques années, une progression particulièrement visible lorsque l’on feuillète les pages des premiers fanzines qu’elle a réalisés au début des années 2000. En plus d’étoffer son univers en l’enrichissant de toujours plus de créatures mystérieuses, Ciou a gagné en précision et en finesse, tendant à effectuer un travail de dessin qui relève aujourd’hui quasiment de la miniature.
Pour la première fois, elle a accepté de montrer des tableaux en cours de réalisation. Ces derniers sont réalisés selon une technique toute particulière mise au point au fil des ans : après avoir marouflé sur la toile des feuilles de papiers anciens, Ciou compose une légère esquisse puis se lance dans la peinture. Une fois les différents éléments peints, elle entame un long et minutieux travail au rotring. Ce n’est qu’après que tout ait été peint et encré qu’elle travaille son fond avec du brou de noix, en guise de touche finale. Je vous laisse découvrir quelques images de ma visite chez elle, ainsi qu’un aperçu en avant-première de quelques œuvres de l’exposition :
BLACK PARADE
du 9 avril à la mi-mai (dates à confirmer) / Vernissage le 9 avril à partir de 16h
à la galerie Kochxbos
Eerste Anjeliersdwarsstraat 3-5
1015 Nr Amsterdam
PAYS-BAS
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