Je suis un homme sous cellophane
Pour préserver en moi, le gentleman
Je me garde au frais, c'est ainsi
En attendant que tu cries : « Au génie »
Je suis resté un homme profane
Devant l'Amour et ses arcanes
Je deviens simplement diaphane
Pour que tu vois ce qui de moi émane
Je suis devenu mélomane
Je t'ai composé une sonate nuageuse
Avec des notes venues de Bételgeuse
En espérant que dans ton ciel tu planes
Quand ton nuage est une alezane
Et que tu galopes au souffle d'une sarbacane
Fière comme une sombre gitane
Se dessine sur mes membres des balzanes
Je suis l'homme d'une seule femme
Mais comme je ne suis pas kleptomane
Je ne te volerai pas ton âme
Pour la regarder le soir dans ma cabane
Si mon rêve et mes mots te semblent insanes
Ne me prends pas pour un mythomane
Je ferai en sorte que jamais l'amour ne se fane
Et que le respect et la tendresse ne soient pas en panne
Si dans la vie nous traversons des dos d'âne
Je ne me transformerai plus en dipsomane
Je ne boirai qu'à la source de ton oasis
Jusqu'à survienne ma catharsis
Dans ta vie je suis encore en filigrane
Tu me regardes toujours du haut de ta lucarne
Mais tu vois vibrer toutes mes membranes
Lorsque je brandis ton oriflamme couleur gentiane
Je suivrai pas à pas et jour et nuit la caravane
De ton nuage dans le désert de tes nuits sans étoile
Jusqu'à ce que le dernier mystère enfin se dévoile
Dussé-je me perdre dans la grande Savane
Je sais que tu n'es pas une korrigane
Mais ma douce fée Morgane
Ma princesse, ma Diane
Pour qu'un jour tu deviens occitane