Le nombre total de morts dus Ă la violence postĂŠlectorale en CĂ´te d'Ivoire est passĂŠ Ă 462 personnes depuis la mi-dĂŠcembre 2010, a indiquĂŠ jeudi 24 mars l'OpĂŠration des Nations Unies en CĂ´te d'Ivoire (ONUCI).
De
son cĂ´tĂŠ, la SecrĂŠtaire gĂŠnĂŠrale adjointe des Nations Unies aux
affaires humanitaires, Valerie Amos, s’est dite jeudi très prÊoccupÊe
par la dĂŠtĂŠrioration rapide de la situation humanitaire en CĂ´te
d’Ivoire.
 L’escalade de la violence et l’usage d’armes lourdes en particulier dans les zones urbaines font des ravages croissants parmi les civils , a dit Mme Amos dans un communiquÊ.  Je suis aussi prÊoccupÊe par le harcèlement croissant d’immigrants issus d’autres rÊgions d’Afrique de l’Ouest. Des milliers d’entre eux fuient le pays , a-t-elle ajoutÊ.  La destruction de propriÊtÊs appartenant à des civils, dont des magasins qui fournissent un moyen de subsistance, est aussi absolument inacceptable . Valerie Amos a Êgalement dÊnoncÊ le harcèlement et les entraves visant les employÊs d’organisations non gouvernementales, la violation de locaux d’agences humanitaires de l’ONU et le vol de biens appartenant à ces agences. Selon le Directeur adjoint de la Division des droits de l'homme de l'ONUCI, Guillaume Ngefa, les violences contre les populations civiles dans certains quartiers au nord d'Abidjan ont fait 52 morts en une semaine, y compris cinq enfants et sept femmes, ainsi que plusieurs dizaines de blessÊs. La commune d'Abobo à Abidjan, fief des partisans du PrÊsident Alassane
Ouattara, a ĂŠtĂŠ marquĂŠe par des opĂŠrations de pilonnage perpĂŠtrĂŠes par
les Forces de dĂŠfense et de sĂŠcuritĂŠ, loyales Ă l'ancien PrĂŠsident
Laurent Gbagbo. Les tirs d'obus Ă Abobo ont fait 19 morts dans la seule
nuit du 17 au 18 mars,, a soulignĂŠ le chef adjoint des droits de l'homme
lors d'une confĂŠrence de presse. ÂŤ Les Forces de dĂŠfense et de sĂŠcuritĂŠ
appuyĂŠes par de jeunes miliciens ont ĂŠgalement envahi les communes
d'AdjamÊ, AttÊcoubÊ, Williamsville et Yopougon, tirant et lançant des
explosifs indistinctement sur des populations civiles soupçonnÊes d'être
pro-Ouattara , a-t-il ajoutÊ lors d'une confÊrence de presse. D'autre part, le village d'Akekoi considÊrÊ comme Êtant un bastion pro-Gbagbo dans la commune d'Abobo et majoritairement peuplÊ de membres de l'ethnie AttiÊ, a ÊtÊ attaquÊ par de jeunes gens armÊs à bord d'un vÊhicule de type 4x4.  Au moins un civil a ÊtÊ tuÊ au cours de cette attaque , a dit Guillaume Ngefa.  Les populations d'Abobo, Williamsville, Yopougon et d'autres quartiers d'Abidjan continuent de quitter massivement leurs quartiers en raison des combats et du manque d'accès à la nourriture et aux mÊdicaments , a-t-il prÊcisÊ, rappelant aux responsables des Forces de dÊfense et de sÊcuritÊ, aux ÊlÊments du  Commando invisible  et aux autres acteurs de la crise postÊlectorale, que les attaques gÊnÊralisÊes ou systÊmatiques lancÊes sciemment contre des populations civiles pourraient constituer des crimes contre l'humanitÊ.  ConformÊment à son mandat de protection des civils et dans les limites de ses capacitÊs, l'ONUCI continue d'apporter son appui à la population, à travers notamment les patrouilles de dissuasion, l'assistance mÊdicale aux victimes, ainsi que le suivi, la documentation et la conduite des enquêtes sur des violations et abus des droits en vue de lutter contre l'impunitÊ , a rÊitÊrÊ M. Ngefa. Il a indiquÊ que l'ONUCI avait Êtabli un centre d'appels qui fonctionne 24h/24 et qui permet de rÊcolter les allÊgations concernant les violations des droits de l'homme.  Nous avons la responsabilitÊ de confronter ces allÊgations en nous rendant sur le terrain pour les vÊrifier , a-t-il ajoutÊ.  Pour arriver à comptabiliser les morts, nous devons être capables de connaitre l''identitÊ de la personne, son âge, le lieu ou la victime a ÊtÊ tuÊ et Êventuellement le lieu ou le corps de la personne est dÊposÊ ainsi que les contacts.  Tout cela est nÊcessaire pour Êviter les doublons , a-t-il ajoutÊ, rÊaffirmant que le chiffre de 462 morts est un bilan vÊrifiÊ. Par ailleurs, le porte-parole de l'ONUCI, Hamadoun TourÊ a exprimÊ les regrets de l'ONUCI quant à l'absence d'une partie de la presse ivoirienne dans les kiosques, pour la seconde fois en moins d'un mois.  L'ONUCI exhorte toutes les parties concernÊes à crÊer une atmosphère favorable au travail des journalistes pour permettre aux populations de bÊnÊficier pleinement de leur droit à l'information avec des opinions plurielles , a-t-il lancÊ. Source : ONU (communiquÊ) |