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Une autopsie détaillée et percutante du présidentialisme à la française

Publié le 25 mars 2011 par Davidme

le_president_de_trop_01j_1.1301058971.jpg Petit passage aujourd’hui pour vous parler d’un essai qu’il faut lire pour se replonger dans la présidence de Nicolas Sarkozy et ses errements, mais plus largement pour s’interroger sur les dérives des intitutions de la Ve République et ce régime présidentiel devenu présidentialiste. Cet essai c’est le “Président de trop”, publié aux Editions Don Quichotte par Edwy Plenel, président et fondateur de Mediapart.

Dans ce livre, Edwy Plenel poursuit son combat -entamé dans ses ouvrages sur la présidence de François Mitterrand -  pour une république plus ouverte, plus démocratique et moins centrée sur un seul homme. Dans l’introduction, Edwy Plenel pose les griefs : “Le présidentialisme est au régime présidentielce que l’intégrisme est à la religion, ce que l’absolutisme est aux monarchies ou ce que le sectarisme est aux convictions”. Et il poursuit : “ce présidentialisme a fini par symboliser une politique guerrière. Une politique entendue comme une bataille incessantes, avec alliés et ennemis, ralliés et vaincus, affidés et corrompus, traitres et soumis. En somme, une politique primitive, violente ou sournoise, sans franchise ni transparence, manouvrière et intéressée, où sauf exception rare, les idéaux finissent par se dissoudre en carrières“. Le constat est clair, aiguisé et terrible pour cette Ve République agonisante.

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La suite du livre recense les différents articles d’Edwy Plenel publiés dans le Soir, ou bien sûr sur Mediapart. Les mots sont justes et le lecteur y trouvera des sources multiples de questionnement et d’interrogations sur la façon de fonctionner de nos politiques, et de nos médias. Dans le ton, le “Président de trop” d’Edwy Plenel a parfois des accents du “Coup d’Etat permanent”, écrit par le François Mitterrand d’opposition, contempteur féroce des institutions de la Ve. Au rang des accusés, le sarkozysme qui pour le président de Mediapart symbolise l’ultime dévoiement des institutions. Mais aussi l’opposition, incapable de penser de nouveau le monde.

Bref, ce livre est aussi une brillante invitation citoyenne à se mobiliser pour reprendre en main la conduite de notre histoire collective. Comme une résonnance avec cette phrase de Pierre Mendes France : «La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans une urne, à déléguer les pouvoirs à un ou plusieurs élus puis à se désintéresser, s’abstenir, se taire pendant cinq ans. Elle est action continuelle du citoyen non seulement sur les affaires de l’Etat, mais sur celles de la région, de la commune, de la coopérative, de l’association, de la profession. Si cette présence vigilante ne se fait pas sentir, les gouvernements, les corps organisés, les fonctionnaires, les élus, en butte aux pressions de toute sorte de groupes, sont abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent bientôt, soit aux tentations de l’arbitraire, soit à la routine et aux droits acquis. La démocratie n’est efficace que si elle existe partout et en tout temps».

De fait il faut lire le “Président de trop” car le lecteur, même celui qui n’est pas toujours d’accord avec les prises de position de Plenel et qui aime la Ve République, y trouvera matière à remettre en questions ses propres vérités. Que demander d’autre à un essai ? Courez l’acheter.



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