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Hydrolienne : l’île d’Ouessant mise sur le courant marin

Publié le 10 mars 2011 par Laplaceverte
Pour résoudre son approvisionnement énergétique, coûteux en raison de son isolement, l’île d’Ouessant va se doter d’ici 2012 d’une hydrolienne. Pendant sous-marin de sa cousine l’éolienne, l’hydrolienne a toutefois l’avantage d’être totalement immergée. A terme, cette hydrolienne, baptisée Sabella D10, couvrira 40 % de la consommation énergétique de l’île. Une option largement prisée en Bretagne et qui a le mérite d’aider la France à atteindre son objectif de 23 % d’énergies renouvelables d’ici 2020.
Hydrolienne : l’île d’Ouessant mise sur le courant marinL'hydrolienne D10 sera implantée dans les fonds marins au large de l'île d'Ouessant dès l'année prochaine et devrait assurer 40 % de la consommation électrique de l'îleCrédit photo : © sabella
La Bretagne a le mérite de représenter un formidable terreau pour l’installation d’hydroliennes. Les forts courants marins qui y sévissent rendent en effet économiquement viable et écologiquement primordial la pose d’éoliennes sous-marines (voir Energies marines : création d’un centre de recherche à Brest). La PME quimperoise, Sabella, l’a bien compris et a été parmi les premières à plonger dans l’aventure. Après avoir installé plusieurs spécimens dans la baie de Bénodet, elle compte désormais implanter, début 2012, la machine Sabella D10 dotée d’une hélice de 10 mètres de diamètre au large d’Ouessant.
Orpheline du réseau EDF (à cause des fonds marins accidentés), l’île d’Ouessant jouit tout de même d’un fort courant marin, le Fromveur, dont la vitesse peut atteindre les 16 km/h. Pour profiter de cette manne hydrocinétique et aider ainsi la France à atteindre son objectif de 23 % d’énergies renouvelables d’ici 2020, l’île va donc se doter d’une hydrolienne qui suppléera la coûteuse et polluante centrale électrique au fuel. Sauf durant l’étale (sans mouvement, ndlr) de basse et de pleine mer lorsque le courant diminue très fortement. Sur son blog, le maire de Bordeaux et actuel ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé, confirmait d’ailleurs : « L’enjeu écologique est évident : où trouverons-nous les 23 % d’énergies renouvelables que nous nous sommes engagés à produire d’ici 2020 si nous ne jouons pas sur toute la gamme ? » (voir Bordeaux : des hydroliennes dans la Garonne pour éclairer la ville).
Une filière en pleine émergence
Connecté au réseau électrique de l’île, le générateur de l’hydrolienne fournira jusqu’à 500 MW, soit 40 % de la consommation totale des insulaires. Testé pendant un an, dès 2012, ce premier exemplaire coûtera la bagatelle de 9 millions d’euros dont 3,5 millions seront alloués par l’Etat. Pas de quoi entamer la motivation du PDG de Sabella qui concède que ce premier exemplaire sera plus cher en raison du « coût de développement de la technologie ». Dans le cadre du projet de ferme hydrolienne dénommée Eussabella, trois autres éoliennes sous-marines viendront ensuite compléter le dispositif.
EDF avait pourtant testé, dans les années 70, l’implantation de deux éoliennes sur l’île. Très peu résistantes aux violentes conditions climatiques, la première avait été balayée par une tempête alors que l’autre n’avait jamais été mise en service. EDF mise désormais sur les hydroliennes et compte implanter, courant 2012, un parc de quatre engins sur le site de Paimpol-Bréhat. Une machine test doit d’ailleurs être installée dans les mois à venir…
Pour en savoir plus sur Sabella, cliquez ici

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