Europe - Euro 2012 - Samedi 26 Mars 2011
Fabio Capello joue son avenir à la tête de l'équipe d'Angleterre, samedi à Cardiff contre le modeste pays de Galles en éliminatoires de l'Euro 2012, comme pratiquement à chaque match depuis le désastreux Mondial 2010 en Afrique du Sud.
Maintenu à son poste au milieu des appels à la démission, l'Italien n'a jamais vraiment réussi à restaurer son aura au fil des performances en dents de scie de l'équipe aux Trois Lions. Ceux qui soupçonnaient la Fédération anglaise (FA) d'avoir voulu avant tout s'éviter un coûteux limogeage en le conservant n'ont pas eu à changer d'avis.
L'Angleterre a d'abord semblé tourner la page sud-africaine en commençant les qualifications à l'Euro par deux succès sur la Bulgarie (4-0) et la Suisse (3-1). Mais elle a perdu la main en octobre en concédant le nul à domicile (0-0) face au petit Montenegro, surprenant leader du groupe G.
Quelques semaines plus tard, la défaite contre la France (2-1), toujours à Wembley, en match amical, en l'absence de plusieurs titulaires, mettait en lumière la faiblesse des réserves disponibles. Le petit succès ramené depuis, du Danemark (2-1), dans une autre rencontre sans enjeu, n'a pas fait oublier l'indigence du jeu proposé face aux Tricolores.
Toujours à la merci d'une reprise de la campagne contre lui, Capello a tendu le bâton pour se faire battre cette semaine en relançant maladroitement le feuilleton du capitanat.
L'Italien a cru que le moment était venu de rendre à John Terry le brassard dont il l'avait privé avec fracas il y a un peu plus d'un an à la suite d'une scabreuse affaire d'infidélité conjugale.
Capello avait pourtant juré à ce moment-là que le défenseur de Chelsea, coupable d'avoir troublé la sérénité du groupe par une liaison avec l'ancienne petite amie de son coéquipier Wayne Bridge, ne serait plus jamais capitaine.
Si, officiellement, personne n'a contesté ce retour en grâce, il semble qu'il n'ait pas fait l'unanimité dans le vestiaire, ce que Terry lui-même a admis à demi-mots en déclarant qu'il n'allait "pas être la tasse de thé de tout le monde".
Comme l'ex-puni n'a aucunement fait acte de contrition, réaffirmant au contraire qu'il ne serait "jamais d'accord" avec la décision de Capello, c'est l'autorité de l'entraîneur qui a été érodée, en même temps que ses plans tactiques étaient révélés prématurément.
En effet, après Rio Ferdinand puis Steven Gerrard, tous les deux forfait samedi, c'est Frank Lampard qui avait hérité du brassard contre le Danemark en février et aurait pu continuer à assurer l'intérim. A condition d'être dans le onze de départ...
Pour s'offrir un nouveau sursis, Capello a donc absolument besoin d'une victoire sur le pays de Galles, ce qui n'aurait d'ailleurs rien d'un exploit.
La sélection au Dragon a en effet perdu ses trois premiers matches contre le Montenegro, la Bulgarie et la Suisse, et sera privée de son seul joueur de classe mondiale, l'ailier de Tottenham Gareth Bale, blessé aux ischio-jambiers.
© 2011 AFP
Auteur : Par François BONTOUX - LONDRES (AFP)
Crédit : © AFP/Archives - Ian Kington