Triste société, dans laquelle le succès populaire ou la réussite financière annoblit tout type d'individu ou de projet, peu importe sa superficialité, sa bêtise, son arrogance ou sa veulerie.
Les beaux discours sont légion, et les beaux costumes aussi, tout le monde communique pour soigner l'apparence, mais dans les actes, c'est la force et le pouvoir qui se font respecter. Et tant pis pour les idéalistes. Nous vivons à l'ère de la Realpolitik de Monsieur Tout le Monde, on a aboli les codes moraux et humanistes, et l'individu est devenu, au choix ou en même temps, l'esclave de lui-même, de ses pulsions et désirs, ou l'esclave des masses, du formattage mondialisé, de l'abrutissement en équipe; eh oui, tous les comportements et les retournements de veste sont admis quand il s'agit d'augmenter son pécule.
Vous êtes au milieu d'une foule et tous scandent le même slogan qui vous écoeure, que faites-vous? Vous criez avec la meute, vous vous taisez ou vous dites à vos voisins que vous pensez autrement, quitte à ce qu'on vous dénonce, qu'on vous insulte, qu'on vous frappe?
Compliquons le problème: vous avez des enfants et vous ne voulez pas qu'on leur fasse mal. Oserez-vous ramer à contre-courant?