Le hérisson est un animal semi nocturne, la nuit est consacrée à la chasse et dès le crépuscule il cherche sa nourriture composée d'insectes, de vers, d'escargots ou limaces, d'œufs, de fruits et de baies. Parfois il lui arrive de s'attaquer aux serpents, lézards, rongeurs, batraciens et oiseaux nichant à terre. Il passe la journée dans un gîte qu'il aménage avec des feuilles, ou sous un buisson, et n'effectue que de rares sorties diurnes.
On rencontrera le hérisson partout où il peut trouver gîte et nourriture, en lisière de forêt, dans les prés bordés de haie ou dans les parcs et jardins. Dans nos jardins, on le dénichera plutôt sur le tas de compost où il trouve les insectes nécessaires à son alimentation.
Il fait énormément de bruit quand il mange, il mastique bruyamment, grogne, s'énerve, envoie de la terre à plusieurs mètres lorsqu'il gratte le sol, fouille parmi les feuilles, renifle. Pour le coup, voilà qui dément la fameuse « élégance du hérisson » ! Néanmoins la bestiole reste éminemment sympathique avec son petit museau rose et pointu.
« Le hérisson bénéficie d'un statut de protection totale par l'arrêté du 17 avril 1981. I1 est donc interdit en tout temps et sur tout le territoire français, de détruire, capturer ou enlever, de naturaliser, qu'il soit vivant ou mort de transporter, d'utiliser, de commercialiser le Hérisson d'Europe. » Voilà qui doit faire plaisir à nos petits amis hérissons.
Pourtant tout n’est pas si rose dans la vie de cette pauvre bête, la preuve en est que de toute ma vie, j’ai plus souvent vu des hérissons morts que vivants. Il se trouve que depuis le début de l’année, pour une raison que je n’explique pas une fois encore, rien que dans mon quartier j’ai découvert quatre ou cinq bêtes écrasées sur le macadam. Fraîchement ratatinée de la nuit ou du petit matin, la grosse boule gît en plein milieu de la route, les boyaux à l’air offerts à l’appétit des pies pas bégueules. Les optimistes diront que voir autant de hérissons en si peu de temps signifie qu’ils ne sont pas en voie de disparition, mais les pessimistes objecteront qu’à ce train de décès ça ne durera pas. Quel sort tragique s’acharne ces temps-ci, sur les discrets habitants de nos jardins ? C’est sur cette interrogation mystérieuse que se clôt notre rubrique, mais nos reporters à quatre pattes dans les buissons poursuivent leur enquête et vous tiendrons informés des résultats, s’il y en a.