Le roman noir s'invite au mitard
Créé le 25.03.11 à 03h33 — Mis à jour le 25.03.11 à 03h33
Les détenus ont parlé à bâtons rompus hier matin avec l'auteur de romans noirs Marin Ledun.C. VILLEMAIN / 20 MINUTES
La rencontre n'aura duré qu'une heure. Soixante minutes hors de leurs cellules pendant lesquelles Djamel, Slimane et Anthony ont pu s'évader pour plonger dans l'univers de Marin Ledun. Cet auteur landais originaire d'Ardèche, invité dufestivalQuais du polar, était hier au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse (Ain) pour une rencontre avec les détenus autour de La guerre des vanités. L'un de ses polars sorti en 2010 dont l'intrigue démarre, à Tournon (Ardèche), sur des suicides en série d'adolescents. A l'origine, 18 détenus devaient participer au cercle de lecture. Mais suite à des difficultés administratives, trois d'entre eux ont pu dialoguer avec l'écrivain, habitué à l'univers carcéral pour y animer des ateliers d'écriture. Peu bavards au début, les détenus ont rapidement laissé tomber leur réserve pour discuter à bâtons rompus avec l'auteur, de l'adolescence, l'explosion des nouvelles technologies, la liberté ou lesuicideau travail… Des thèmes décortiqués avec une certaine noirceur par le chercheur en sociologie dans ses ouvrages. « J'ai du mal à parler du monde dans lequel on vit en rose », précise l'auteur. « La guerre des vanités est un livre sombre. Mais ça reflète bien la réalité de la vie », lâche Djamel, 33 ans, qui en détention prend plaisir à lire des polars.
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