1168
Dans l’aube délicatement rosée, je dépose mes rêves fous
Dans l’urne du jour bercée de doux pépiement timides
Me laisse emporter par la fougue symphonique
.
J’oscille entre joie et peine
Joie d’être là et respirer encore
Voir la lente émergence d’un printemps serein
Peine du sang versé
Des cicatrices indélébiles
Laissées sur les peaux burinées
.
J’affrète mon navire en orchestres fracassant toutes les larmes
Les embruns de notes éparses se rassemblent en assemblées d’accords
.
D’un pas indécis il me faudra sortir
Chancelant
Affronter la marée des souffrances ignorées
*
Qu’une flûte élève sa voix dans l’azur en délicatesse avec la nuit
Au fond monte le chant comme d’autres montaient de la mine
La clarté de leurs yeux les rendaient encore vivants
Confondus qu’ils étaient à la terre charbonnière
.
Toujours se déversent les godets
Accumulant les chagrins en terrils d’inexistence
En mains tendues sur le carreau désormais désert
.
Le gris se répand en longues traînées hésitantes
Le jour n’en finit plus de naître
Dans la grande envolée des violons
Une timbale lance son appel funèbre
Que les coups restent vrillés aux tympans tyranniques
*
J’ai tant aspiré à une paix d’illusion,
M’offrirez-vous l’infini bonheur de la voir grandir ?
.
Manosque, 24 février 2011
©CopyrightDepot.co 00045567