Plus grande peur des parents à ce jour, les cas de morts subites du nourrisson ont grandement diminué en une quinzaine d'année selon une enquête de l'INVS. Parfois inévitables, nombre de ces décès "inattendus" pourraient être évités selon l'institut.
76 % de cas en moins en 15 ans
D'après l'institut de veille sanitaire (INVS), le nombre de morts "subites" ou morts inattendues du nourrisson (MIN) aurait diminué de 76 % entre 1994 (près de 1000 cas) et 2009 (240). Touchant majoritairement les petits de moins d'un an, la MIN survient à 72 % des cas au domicile des parents.
D'après l'enquête de l'INVS, près d'un tiers des ces morts inattendues peuvent être expliquées. Ainsi :
- 42% seraient liés à une infection ;
- 24% à un accident de couchage (dont 12 par retournement de l'enfant);
- 15 % à des inhalations massives de lait ;
- 13 % des maladies métaboliques ;
- le reste à des déshydratation ou diarrhées.
Des gestes simples pour éviter le pire
Pour le docteur Juliette Bloch, pédiatre auprès l'INVS, sur les décès inexpliqués "45% des enfants présentaient des facteurs de risques de mort subite du nourrisson". Pour la spécialiste, les "facteurs liés au couchage" font parties des éléments à prendre en compte par les parents. Bien sur, ces décès sont parfois totalement inévitables mais deux précautions valant mieux qu'une, des petits gestes peuvent tout changer.
Pour sécuriser l'environnement de bébé, et éviter au maximum son retournement la pédiatre conseille ainsi aux parents d'investir dans une literie adaptée à l'enfant. De même, les couettes, oreillers, doudous sont à éviter, ainsi que tout autre objet pouvant être rapproché du visage (des jouets par exemple). Concernant le couchage, il est vivement recommandé de coucher l'enfant sur le dos et de le faire dormir l'enfant dans la chambre de ses parents les six premiers mois.
Un manque de considération ?
Pour l'institut, les campagnes actuelles de prévention sont trop rares, qu'elles concernent les bons gestes à adopter ou "certains articles de puériculture". Ce type de décès ne doit pas être un tabou, surtout pour les parents, les nounous et assistantes maternelles, ne serait ce que pour les rassurer. Pour le docteur Bloch, bien que difficile a accepter le diagnostic post-mortem est également un élément important à prendre en compte par les parents. "Comprendre, c'est très important pour les parents en premier, parce que ça permet de déculpabiliser et aussi parfois de prévenir un décès ultérieur chez un enfant qui va naître".