Viva la muerte

Et voilà Gérard Longuet venu du diable Vauvert avec son bâton de pèlerin qui vient nous prêcher une bonne petite croisade sur le sol libyen pour bouter Kadhafi hors de ses derniers retranchements et protéger un peuple épris de Liberté n’ayant plus d’autre solution que de prier Dieu et Sarkosy « que tous (les) veuille absoudre. »  

Et voilà que dans l’instant le révérend Guéant, croisé parmi les croisés, se prépare à repousser hors du sol françois des rebelles arabes qui auraient l’inconscience de venir se frotter aux hordes lepénistes sorties de leurs cantonnements.

« La situation est sous contrôle », aimerait-on s’entendre dire. Rien de moins sûr.

Le sourire de l’ancien militant d’Occident et néanmoins ministre des postes puis des armées en dit long sur le calme olympien qui plane sur nos têtes et à l’UMP comme à Tripoli, c’est Viva la Muerte.

Quant à la LDH, elle a communiqué comme d'autres, un peu trop vite semble-t-il, son soulagement dès le 18 mars après que le vote du Conseil de sécurité des Nations unies n’ait finalement réussi qu’à permettre à notre président de la République de « re-prendre la main » sur le honteux dossier Kadhafi et de ré-amorcer un retour en grâce dans les sondages. Il semble bien que ce soit raté.

Le massacre des civils a-t-il ou aura-t-il pour autant été évité ? Personne n’en sait rien, n’en saura rien, mais déjà, on perçoit le lâchage des populations ou l’enlisement dans un conflit durable avec, en prime et c’est le plus regrettable, l’effondrement de l’espoir démocratique né en Tunisie quelques mois plus tôt. Les pays européens n’avaient pourtant pas besoin de mandat international pour aider par tous moyens pacifiques, les accédants à la Liberté. Il ne faut malheureusement pas compter sur la diplomatie européenne pour rattraper la bévue.

Et en attendant, la réalité risque d’être très cruellement surréaliste.