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Petits éclaircissements personnels et wikipédiesques sur les notions de république, de mode de gouvernement, de démocratie et de souveraineté.
Dans un billet, hier, sur le sujet du fameux « front républicain », Jean-Marie m’interrogeait sur l’acception que j’entendais donner au deuxième terme. La question est intéressante et mérite qu’on s’y attarde, s’agissant à mon avis d’une fausse évidence généralement admise, lieu commun dont le contenu s’avère pourtant très fluctuant dès qu’on creuse un peu l’expression…
La définition est si imprécise que même le FN peut se qualifier de parti républicain¹ rejoint en cela par des militants UMP (bien que celui-ci ait été désavoué par son député UMP) qui disent certainement tout haut ce que la partie la plus à droite de ce parti pense effectivement tout bas, ce qui me choque profondément.
Souhaitant fêter moi aussi à ma manière le dixième anniversaire de wikipédia, je m’en suis donc remis à ce bon vieux classique des internautes qui veulent avoir une première réponse à leur préoccupation du moment, quelle qu’elle soit. Je vais donc en abuser allègrement et sans complexe dans ce billet avec des liens choisis pour tenter d’esquisser ma propre définition du bon républicain pur jus estampillé par la faculté libre de la gauche de combat.
Commençons par le commencement : tout d’abord, qu’est-ce qu’une république, qui ne soit point bananière ? Mon petit doigt wiki me dit que « c’est une forme de gouvernement non héréditaire » (déjà là, en ce qui concerne le FN, ça coince…) qui ne procède ni d’une oligarchie ni d’ une ploutocratie, pas plus que d’une aristocratie ou d’une technocratie. Voilà le périmètre circonscrit. Dans ce cas, il m’apparaît que le gouvernement actuel lui-même ne présente déjà en rien les caractéristiques d’une telle république, relevant d’au moins deux de ces éléments, voire trois selon l’appréciation que l’on porte et l’esprit plus ou moins partisan qui examine ce réel là…
Toujours selon wikipédia, le mot « république » provient du latin res publica qui signifie au sens propre « chose publique » et désigne l’intérêt général. Là encore, je doute que cela puisse s’appliquer à un parti qui entend ne s’adresser qu’à la seule partie du peuple français qu’elle désigne comme étant de souche… (Faut-il y voir une allusion à l’arbre de l’UMP ?) Quand à leur sens de l’intérêt public, on se reportera utilement à ceci. C’est socialiste, mais ça ne mord pas, et c’est bien fait.
Bon, d’accord, on en sait un peu plus sur le concept de République, mais quand même, on n’est guère plus avancé… Tout cela nous dit bien ce qu’elle n’est pas, mais pas ce qu’elle devrait être ! Heureusement, le FN est là pour parfaire ma culture politique… Louis ALIOT, Vice-président du FN, attire en effet notre attention sur le fait que son parti serait républicain dans le sens de l’article 4 de la constitution française. Quel est-il ? Allons consulter l’oracle :
L’article 4 de la Constitution de la cinquième République française fait partie du titre I sur la souveraineté, et traite du rôle des partis et groupements politiques, et du principe de démocratie. (voir Article 4 de la Constitution du 4 octobre 1958). Il stipule que
« Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. »
Voilà donc qui confirme ce que j’aurais pu énoncer spontanément sans me donner la peine de farfouiller dans la toile : pour moi, un bon républicain est avant tout démocrate. Poursuivons donc notre chemin vers la démocratie…. Qui manifestement relève de la connaissance… Merci Wiki, qui nous fait savoir que par la suite, en français, histoire de vous épargner tous les détails des circonvolutions du terme à travers les siècles, le mot république est devenu largement synonyme de démocratie.
La démocratie, qui selon la formule d’Abraham Lincoln est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », s’oppose aux systèmes monarchiques, où le pouvoir est détenu par un seul, ou oligarchiques où le pouvoir est aux mains d’un groupe, comme nous l’avons déjà évoqué plus haut.
En ce qui concerne les régimes politiques qui en portent le nom, ou l’ont porté, ils se révèlent avoir été ou être très divers. Ainsi, aujourd’hui encore, il n’existe pas de définition communément admise de ce qu’est ou doit être la démocratie. Belle conclusion de wikipédia. Mais qui cette fois-ci ne m’est guère d’une grande utilité pour sortir de ce bourbier. Aussi, je me suis résolu à chercher ailleurs. Et, à force de tourner en rond, je suis tombé sur le dico fort instructif aussi de La Toupie :
La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu’il y ait de distinctions dues la naissance, la richesse, la compétence… (principe d’égalité). En règle générale, les démocraties sont indirectes ou représentatives, le pouvoir s’exerçant par l’intermédiaire de représentants désignés lors d’élections au suffrage universel.
Les autres principes et fondements de la démocratie :
- la liberté des individus ;
- la règle de la majorité ;
- l’existence d’une « constitution » et d’une juridiction associée (le Conseil constitutionnel en France) ;
- la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) ;
- la consultation régulière du peuple (élection et référendum) ;
- la pluralité des partis politiques ;
- l’indépendance de la justice.
Alors là, c’est clair et net : le FN n’est donc pas un parti républicain, puisqu’il ne respecte pas l’expression de la majorité. Par exemple, prenons en pour preuve le fameux sigle UMPS sur lequel ils communiquent si négativement, auquel on pourrait plus judicieusement leur opposer le sigle UMPFN ou FNUMP, ce parti étant de toute évidence et jusqu’à preuve du contraire de droite, et non de gauche… Ensuite, leur discours sur le tous pourri qui en revient à remettre en cause l’expression populaire lorsque celle-ci leur est défavorable, comme cela a toujours été le cas depuis leur création (c’est-à-dire pendant environ 40 ans).
Ensuite, il ne respecte pas non plus le principe de souveraineté prévu dans la constitution de 58, c’est-à-dire selon Michel Troper, « la souveraineté est la qualité d’un Etat qui n’est soumis à aucune puissance extérieure ou intérieure »…. Autant dire que là, tous les partis ont tout faux et ne sont pas démocratiques puisque de plus en plus d’affaires du pays sont déterminées par des décisions communautaires européennes. Voire extra-communautaires lorsqu’ils s’agit d’intérêts financiers supérieurs… On le voit bien avec l’histoire des OGM… Déni de démocratie, tout comme lors du référendum de 2005, sur lequel je suis personnellement revenu si souvent parce qu’il constitue selon moi une clé de l’évolution politique de notre pays que les nomenklatura politiques traditionnelles ont bien peu analysé, à mon plus grand regret. Sinon, ils agiraient certainement autrement. Ainsi, le PS que l’on attend toujours sur la question du nucléaire et du nécessaire débat qui doit impérativement avoir lieu.
Le FN et les partis dits d’extrême gauche auraient-ils donc raison de crier au loup ? Au vu de ces décisions qui échappent de plus en plus à la volonté des peuples (ainsi, celle-ci, qui doit être débattue aujourd’hui à Bruxelles, dont l’une des dispositions, sur les retraites, a déjà été actée par ce gouvernement) et ne reflètent que les prises hélas légales mais néanmoins condamnables moralement d’intérêts supérieurs qui ne font que leur bénéficier… au détriment de l’intérêt collectif, qui devrait pourtant prédominer. De plus, quand on voit comment certaines lois sont adoptées à ce niveau, sous la pression de lobbyistes dont les pratiques détestables ont d’ailleurs été révélées dernièrement par le Sunday Times… On comprend que la frange la moins informée et conscientisée de la population soit tentée de plonger dans la fosse à purin du FN… ou d’autres partis nationalistes à travers le monde, dopés qu’ils sont par une crise qui n’est pas que financière, mais aussi politique et sociale.
Mais là où cette notion de souveraineté prend tout son sens, c’est que j’apprends également, cette fois par wikipédia de nouveau, qu’il existe plusieurs types de souveraineté, pas seulement étatiques et nationales, comme les partis nationalistes tentent de le faire croire dans leur seul intérêt, mais également populaire. C’est de cette dernière qu’il me semble (et pas seulement à moi) que la démocratie de notre pays manque cruellement, et je reviendrai donc sur cette notion ultérieurement pour vous en livrer tout le jus, afin que vous soyez en mesure de savourer le plaisir que cela nous procurerait à tous si les institutions de notre pays en étaient davantage pourvues… Et quand je parle de souveraineté populaire, dans mon esprit à moi, elle n’est pas blanche et de souche… Le peuple est divers, multiculturel, multi-ethnique, et multi religieux. Voire pas du tout. Et c’est très bien comme ça. Mais ça, c’était le sujet d’un autre billet déjà réalisé, celui-ci, pour le coup… sur la laïcité.
Pour terminer sur une note d’humour à méditer, je conclurai par l’anecdote découverte grâce à mon ami wikipédia à qui je dédie ce billet, selon laquelle « En zoologie, les républicains sont des espèces de passereaux qui vivent en communauté dans de grands nids suspendus ».
Il nous reste à trouver les nids… suspendus. ( A quel septième ciel ? )
Le conseil du jour :
aller voir Vogelsong, ça vaut le détour : « Voter front national, une connerie »… Et aussi, dans un autre genre CSP : Et si l’on s’occupait de noyer des chatons dans de l’eau de javel ! Ainsi que dans un tout autre encore : « Front Républicain », Ha, Ha, Ha de l’inénarrable Sébastien Fontenelle.
¹ Républicain… au sens de celui du Tea Party , dans lequel évolue une autre blonde plus célèbre que la Marine (ultra) nationale ?