3 fois plus de risques de troubles du comportement chez les ados exposés en période prénatale, c'est le verdict de cette nouvelle étude américaine. Car la consommation d'alcool pendant la grossesse reste fréquente et toujours associée à une menace importante pour la santé et le développement de l'enfant. Malgré les avertissements des autorités sanitaires (ici américaines), cette enquête récente de la National Birth Defects Étude révèle que près d'un tiers des femmes ont consommé de l'alcool à un moment donné pendant leur grossesse, dont un quart au cours du premier trimestre. Des conclusions alarmantes et un constat sans appel sur les conséquences sur l'Enfant, font l'objet de cette étude publiée dans l'édition de mars du Journal de l'American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (JAACAP).
L'usage excessif d'alcool pendant la grossesse peut conduire au syndrome d'alcoolisme foetal (SAF), qui implique des déficits de croissance et de développement du système nerveux central. Si la plupart des femmes qui boivent de l'alcool pendant leur grossesse restent des “buveurs modérés”, les conséquences pour le fœtus en développement sont toujours source de préoccupation. L'effet délétère de l'exposition prénatale à l'alcool observé sur des adolescents a fait l'objet de cette nouvelle étude.
Ces chercheurs de l'Université de Pittsburgh ont suivi 592 adolescents et leurs mères à la lumière de données d'une étude longitudinale qui évaluait leur exposition prénatale à l'alcool. L'étude a débuté en 1982, et les femmes ont été évaluées sur leur consommation à leur 4è, 7è mois, avec leurs enfants à la naissance, puis 8, 18 mois, et 3, 6, 10, 14, et 16 années après la naissance. La quantité, la fréquence et la répartition de la consommation d'alcool a été résumée comme consommation moyenne d'alcool par jour et incluent la bière, le vin et les autres alcools.
3 fois plus de risques de troubles du comportement chez les ados exposés en période prénatale: Le Dr Larkby, auteur principal de l'étude et ses collègues ont découvert que les adolescents exposés à une moyenne d'un ou plusieurs verres d'alcool par jour pendant le premier trimestre de la grossesse ont 3 fois plus de risque de répondre aux critères d'un diagnostic de troubles du comportement que les adolescents dont les mères ont consommé moins d'alcool ou se sont abstenues. L'association entre exposition prénatale à l'alcool et troubles du comportement n'est pas linéaire et s'avère significative au niveau ou au-dessus du niveau d'un verre d'alcool par jour pendant le premier trimestre. Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM IV), les troubles du comportement sont persistants durant plus d'un an et entraînent l'agression, la destruction de biens, les fraudes ou les vols, et la violation grave de la loi.
Les chercheurs concluent que d'un point de vue clinique, l'exposition prénatale à l'alcool doit être considérée comme un facteur à part entière de troubles du comportement.
Source : Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry Volume 50, Issue 3, Pages 262-271 (March 2011) "Prenatal Alcohol Exposure Is Associated With Conduct Disorders in Adolescence: Findings From a Birth Cohort," (Visuel NIAAA)
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