Ainsi, les malheureuses travailleuses malagasy qui viennent de rentrer hier de Beyrouth à bord d’un avion de la compagnie nationale Air Madagascar spécialement affrété pour les évacuer ont pu souffler après avoir subit les affres du monde du « travail de maison » au Liban. Elles ont expérimenté à leurs dépend les faces cachées du choc des cultures. Comment cela aurait-il pu en être autrement quand les recruteurs à Madagascar ne se donnent même pas la peine de choisir des femmes qui maitrisent ou parlent la langue de Molière ? Car au fil des histoires que content ces malheureuses, l’incompréhension due à la barrière des langues est la première source de dissension entre employeur et employé, et certains employeurs n’ont pas hésité à en venir aux mains pour se faire comprendre. Mais la base même de leurs mésaventures réside dans le contenu de leur contrat, contrat basé sur un marché de dupe profitant de la précarité pécuniaire et de la crédulité des prétendantes. Car comment peut-on penser aller travailler à plus de 6.000 kilomètres de chez soi pour 150 dollars par mois ? Et ce avec des clauses aberrantes les obligeants à payer leur titre de transport, pays une assurance, s’engager pour quelques années au service d’une agence de placement au Liban qui se soucient fort peu du bien être de ces employés ?