Le parlement yéménite a approuvé l’instauration de l’état d’urgence, un vote rejeté par l’opposition qui continue de demander le départ immédiat d’Ali Abdallah Saleh.
Les manifestants ont rejeté une offre de dialogue du président et continuent de manifester sur la place de l’Université de Sanaa. Ils ont décidé de faire du prochain vendredi une « journée pour le départ d’Ali Abdallah Saleh » et de marcher sur le palais présidentiel le vendredi suivant s’il continue de s’accrocher au pouvoir.
Après les défections dans l’armée, la diplomatie et les institutions de l’État, Saleh peut encore compter sur le soutien de certains généraux, de dignitaires religieux et de chefs tribaux. 164 députés sur 165 présents au parlement ont voté pour l’instauration de l’état d’urgence. Mais un député du parti islamiste al-Islah, Abdel Razaq Al Hejri, a contesté le vote affirmant que le quorum n’avait pas été atteint, 133 députés seulement sur 301 ayant assisté à la séance.
En l’absence d’une loi détaillant ce qu’est l’état d’urgence dans le pays, il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat si cette mesure signifiait l’interdiction des manifestations et du sit-in observé par des protestataires depuis le 21 février place de l’Université à Sanaa.
Les protestataires ont reçu l’appui de chefs de l’armée, dont le général Ali Mohsen al-Ahmar, responsable du nord-est qui comprend la capitale. Des blindés d’unités fidèles au général Ahmar ont été déployés autour de la Banque centrale, du siège du CPG et d’autres installations vitales à Sanaa. Mais des chars de la garde présidentielle, dirigée par le fils du président, Ahmed, et des forces spéciales commandées par son neveu Tarek Saleh, ont pris position autour du palais présidentiel.
La chaîne Al Jazeera a annoncé que les autorités yéménites avaient fermé son bureau à Sanaa. Les autorités yéménites n’avaient cessé de se plaindre de la couverture par cette chaîne, jugée favorable à l’opposition, des manifestations contre le pouvoir.