Une légende urbaine est une histoire courte reposant sur le témoignage de personnes plus ou moins éloignées comme la tante de mon ami ou un voisin du boulanger. L’histoire se propage et se répète pour se transformer en rumeur qui influe le comportement des gens. Initialement racontée pour impressionner ou amuser, elle se transforme en légende urbaine.
La légende de Bloody Mary compte parmi les plus terrifianteselle est destinée à tester le courage des jeunes enfants en mal de sensations fortes et qui peuvent ainsi, avoir leur dose d’adrénaline sans pour autant trop s’exposer.
Il s’agit de s’installer dans une pièce sombre, devant un miroir éclairé par une bougie et de prononcer 13 fois de suite le nom de «Mary» pour voir apparaitre un visage de femme ensanglantée, effrayante, fixant de son regard la personne responsable de son appel. Si à la treizième mention de son nom, la phrase «Killed your baby» («’ai tué ton bébé») a été dite, elle attaque avec sauvagerie le provocateur. L’histoire indique que la femme a qui l’on avait raconté cette légende a voulu la tester et a été retrouvée morte dans sa salle de bain, la gorge tranchée.
La légende de Bloody Mary ou la légende la Vierge Sanglante connait quelques variantes notamment sur le nombre d’invocation de son nom.
Comme pour toutes légendes urbaines de cette renommée, de nombreuses personnes ont tenté de percer le mystère de sa véritable identité. Qui se cache derrière Bloody MaryCertains disent qu’il pourrait s’agir de la Vierge Marie elle-même, d’autres pensent à une sorcière brûlée pour avoir pratiqué de la magie noire il y a une centaine d’année et qui vivrait pour se venger dans les miroirs. D’autres, associent Bloody Mary a une femme morte brûlée vive avec son fils, après un accident de voiture, etc...
Certaines spéculations nous entrainent au sein de l’histoire anglaise où l’on pense alors à Marie Tudor surnommée Marie La Sanglante (Bloody Mary) car elle avait fait couler beaucoup de sang protestant pendant son règne et parce que sa vie ne lui avait pas donné d’enfants (fausses couches et grossesses nerveuses). Bloody Mary pourrait également être hongroise si elle était Elisabeth Bathory, responsable de la torture et du meurtre de nombreuses jeunes filles afin de pouvoir se baigner de leurs sangs et conserver ainsi, sa jeunesse.
Au-delà de ses élucubrations possibles, la présence et le rôle du miroir confèrent à cette légende urbaine un mysticisme qui attire et questionne. Véritable pont entre le monde réel et le monde de l’au-delà, le miroir est un lien, une connexion physique. Traditionnellement, il fallait voiler tous les miroirs d’une maison endeuillée jusqu’à ce que le corps soit enlevécette coutume permettait au défunt de ne pas voir son reflet dans un miroir et ainsi, que son fantôme n’y reste pas coincer à jamais…
C’est la terrible association de l’attractif danger et du mystique qui font de la légende de Bloody Mary l’une des plus grandes et des plus connues de tous les temps.