Pourtant comme vous le constaterez à la lecture de l'article, les réflexions sont ici présentées avec des mots justes et choisis. Une certaine humanité a sans conteste présidé à leur choix, de même en ce qui concerne le ton adopté. Il n'en reste pas moins que ce que propose Jean-Michel Courtant, ce sont des prestations d'assurances qui vont peser sur le budget des ménages et que tous les ménages ne pourront d'ailleurs pas s'offrir. Leur budget sera déjà bien suffisamment ponctionné par leur complémentaire santé notamment. La solution qu'il propose, si elle constitue une formidable opportunité pour les assurances n'est peut-être pas la meilleurs option pour les aidants eux même, surtout si leurs revenus sont faibles…
Quand JM Courtant parle de recréer un « lien perdu entre l'institution et le client ». Un lien qui d'après lui - tend à être de plus en plus « banalisé et rationalisé » dans le contexte ultra concurrentiel introduit par les comparateurs d'assurance qu'il juge certes « redoutablement efficaces » mais pour « ne vendre du prix et que du prix » ; J'ai envie de lui répondre, « Oui, certes, mais la faute à qui? » . De tels propos moralisateurs dans la bouche d'un Directeur Commercial & Innovation chez L'équité Assurance (GENERALI) s'ils sont de bon aloi suggèrent en effet un peu trop l'idée d'un Hôpital épinglant la charité…
Des enjeux de fidélisations et un marché à créer de toute pièce?
Bref pour les assureurs, le marché des aidants familiaux ce sont des enjeux de fidélisation, d'image, voire de conquête de nouveaux marchés et aussi des opportunités de gains techniques : Pour JM Courtant, les assureurs doivent investir sans attendre les territoires marketing et commerciaux connexes au problème de la dépendance, à commencer par celui de la population des aidants familiaux au risque de se faire couper l'herbe sous le pied par d'autres acteurs non-assureurs « qui sauront trouver le juste discours et apporter les réponses attendues ». Et oui, la dépendance qu'elle porte sur la nouvelle cible des aidants (futurs dépendants eux même) ou sur la dépendance proprement dite est un gros marché qui suscite bien des convoitises. Peut-être justement convient-t-il de ne pas se laisser trop prendre au charme du discours ou du juste ton et envisager des solutions sollicitant davantage le financement public ou de la collectivité. Des solutions qui restent peut-être à inventer elle aussi et qui demandent aussi probablement du courage politique. Comme je l'ai dit plus haut, opter pour une solution assurantielle qu'elle passe par les mutuelles, les assurances ou les institutions de prévoyance c'est prendre le risque de laisser trop de personnes à la traîne, de manière générale laisser trop de champ au privé sur ces questions ne peut aboutir qu'au même résultat…
Sources
http://www.cerclelab.com/conferences/403-2011-03-10-conf-aidants-familiaux.html
Pour approfondir et regarder la vidéo plus bas
http://www.cerclelab.com/les-newsletters-du-lab/93/482-2011-03-01-news-mars.html