L’Insee évalue à 80 900 le nombre de résidences secondaires dans la capitale. La statistique, établie à partir du recensement, remonte à 2007, avant la vague d’achats des années passées. Elle englobe les biens des provinciaux, de plus en plus nombreux eux aussi à vouloir leur «pied à terre» entre Montmartre et tour Eiffel.
Il serait sans doute exagéré d’y voir une invasion alors que Paris compte quelque 1,336 million de logis de la chambre de bonne à l’hôtel particulier de l’île Saint-Louis. La mode des résidences secondaires, dont la part a triplé depuis le début des années 1970, n’en constitue pas moins un facteur aggravant dans le déséquilibre global de l’habitat parisien. Les « résidences principales » ont vu leur nombre reculer depuis 1968 et la pénurie de logements à des prix abordables fait fuir les parisiens, ce qui va à l’encontre de l’attractivité économique de la cité.
Le Bipe, société d’études réputée, vient d’établir des projections démographiques à l’horizon 2020 pour toute la France. Paris est, avec la Haute-Marne, le seul département dont la population devrait reculer de plus de 0,3 % par an, avec en parallèle une légère contraction du nombre de ménages. Cela résulte « d’abord de la saturation de l’espace urbain de Paris intra-muros et du fait que la très légère augmentation annuelle du parc de logements (environ 2000 par an) est absorbée pour près de la moitié par la progression du parc de résidences secondaires (environ 800 par an) », explique Michel Vivinis, associé du Bipe.