En Chine la publicité est omniprésente, et sans doute même un peu trop. Qu'il s'agisse des panneaux publicitaires extérieurs aux dimensions en rapport du pays ou des encarts faisant de certains sites web de véritables murs d'annonces, il devient souvent de se différencier de son concurrent. Cette multitude impose donc aux annonceurs de tenter de se hisser hors de cette masse, ce qui ne fait qu'amplifier cette impression d'anarchie.
Un autre secteur où la publicité est aussi nombreuse est celui des spots télévisés, la multiplication des chaînes ne faisant que décupler les tunnels d'annonces. Les téléspectateurs ayant tendance à vaquer à d'autres occupations dès le début de ces séries, les chaînes télévisées emploient un système interdit en France. Ce stratagème consiste à élever considérablement le niveau sonore des annonces, ce qui a pour effet que si le public ne regarde pas toujours le film, il est au moins marqué par les commentaires associés à celui-ci. Une autre méthode consiste à baisser le volume sonore quelques minutes avant une série d'annonces, ce qui fait naturellement appuyer sur la commande visant à augmenter le son.
Si la publicité est aussi présente, c'est en partie parce qu'elle est abordable en termes de tarifs. Malgré les quelque 500 millions de foyers disposant d'un téléviseur, les diverses chaînes nationales pratiquent des tarifs qui restent très éloignés de ceux de TF1. Si le prix de base à l'unité des 30 secondes est assez proche de son homologue français en ce qui concerne les tranches horaires standards (4000 euros), il en est autrement pour celles visant un public plus nombreux. Sur TF1, un prime time coûte plus de 80 000 euros alors que CCTV n'en demande que 25 000, les autres tranches variant entre ces entre la tranche standard et ce haut de gamme.
Viennent ensuite les annonces diffusées par les chaînes régionales dont certaines d'entre elles sont peuplées d'un nombre d'habitants parfois bien supérieurs à celui de la France. Pour ces diffusions plus localisées, les tarifs sont nettement revus à la baisse, permettant là aussi à un grand nombre d'annonceurs d'accéder à cette forme de publicité.
Dans une région comme le Guangxi, les tarifs varient de 300 à 1000 euros pour un spot de 30 secondes, le coût dépendant de l'horaire de diffusion. Pour un potentiel de 50 millions d'habitants, ces tarifs restent abordables, une dizaine de canaux locaux étant mis à disposition. En ce qui concerne une ville comme Shanghai, les tarifs sont bien évidemment plus élevés, mais restent toutefois dans le domaine du raisonnable. En fonction des tranches horaires, les 30 secondes sont facturées entre 1500 et 10 000 euros qu'il faut placer dans le contexte bien plus porteur que dans des zones rurales.
Un autre créneau pour les annonces télévisées et celui très local des chaînes diffusant sur des zones limitées à un district. La clientèle visée se limite dès lors à quelques centaines de milliers de personnes et les tarifs sont en rapport. De 100 à 500 euros, les spots sont souvent l'œuvre d'agence bien moins au summum techniquement, mais permet aux petits commerçants ou industriels d'accéder à cette forme de diffusion.