Fergus assiste à l'enterrement de son meilleur ami, Krankie, mort en Irak dans des conditions étranges. Ancien militaire, Fergus est devenu un Contractor, sorte de mercenaire dans une guerre qui se privatise. Bloqué à Liverpool, il cherche à comprendre ce qui est vraiment arrivé à son ami...
Route Irish (2011, 1h49), film britannique de Ken Loach, avec Mark Womack, Andrea Lowe...
Ken Loach est un réalisateur de films coup de poing, le genre d’uppercut que
l'on se prend à la mâchoire et qui nous laisse K.O. !Après une presque bluette, le voici de retour avec son 28ème long-métrage de cinéma, Route Irish. De manière pas du tout frontale, ce film nous raconte, par l'évocation de la route la plus dangereuse du monde (c'est sûr qu'on n'imagine pas Bagdad en promenade de santé...), la privatisation de la guerre (on en avait aussi un petit aperçu grâce à un film beaucoup plus léger : Les chèvres du Pentagone)
Avec ce drame social, on retrouve les thèmes chers à l'auteur anglais : l'amitié, la dureté de la vie, la violence de la société. Il nous donne à voir un réquisitoire sans concession contre le système qui broie les êtres humains au nom du profit. La réponse de l'individu reste très souvent l'apathie. Ici, c'est loin d'être le cas.
Mon seul bémol à ce film formidable est la reconstitution d'un "accident" perpétré par ces fameux Contractors, ces mercenaires engagés dans le conflit iraquien et qui, ayant l'impunité, ont la gâchette facile face à la population civile. Cette scène censée avoir été filmée par un gamin avec son téléphone portable sonne faux. C'est dommage, mais ça n'empêche pas la force du film.
Comme je le disais en introduction, Route Irish est un film coup de poing qui laisse K.O. pour un bon moment et qui, surtout, donne à réflechir. On y pense très longtemps après la sortie du cinéma.
note :
A.C. de Haenne