Le pacte de gouvernance économique européenne à l’initiative d’Angéla Merkel et de Nicolas Sarkozy, rebaptisé « Pacte pour l'euro », mais qui devrait être appelé « pacte pour la régression », et qui doit être entériné demain à Bruxelles par les dirigeants de la zone euro, ne convainc décidemment pas grand monde.
Après les critiques unanimes des organisations politiques de gauche, ce pacte fait aujourd’hui l’objet d’un véritable front syndical franco - allemand, qui pour la première fois voit s’associer la CGT, la CFDT, FO, l'Unsa, la CFTC, la Fédération des syndicats allemands (DGB), et la Confédération européenne des syndicats (CES).
Par une déclaration commune, ces organisations syndicales critiquent l’inefficacité et l’injustice d’un pacte fondé sur l’austérité salariale et sur la flexibilisation et la dérégulation accrue du marché du travail. Un pacte qui, en somme, organise la détérioration du quotidien de l’ensemble des travailleurs européens.
S’inquiétant de l’atteinte portée à l’autonomie des partenaires sociaux, les organisations signataires émettent la revendication légitime, que le Parti socialiste partage, de voir les partenaires sociaux consultés sur les réformes envisagées par les Etats et par l’Union européenne.
Le Parti socialiste regrette que malgré l’unanimité des critiques, la droite conservatrice européenne s’entête à vouloir enfoncer l’Europe dans la crise. Réuni le 4 et le 5 mars à Athènes, le Parti Socialiste Européen avait pourtant proposé une autre feuille de route pour sortir de la crise par une croissance juste, par l’emploi et le progrès social. Ces propositions, respectant l’objectif d’équilibre budgétaire, sont la preuve qu’une alternative à la régression organisée par le duo Sarkozy-Merkel existe.
Alain Vidalies,
Secrétaire national au travail et à l’emploi