La dernière enquête nationale de l'Institut de veille sanitaire (InVS) rappelle avec ce nombre encore et toujours trop élevé de morts inattendues du nourrisson, soit environ 140 par an, qu'il reste beaucoup à faire en matière de prévention. A la publication de ces résultats, le Ministère de la Santé renouvelle les recommandations, en particulier de couchage sur le dos et la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) devrait prochainement s'emparer du sujet de la sécurité de certains objets de puériculture.
La mort inattendue d'un nourrisson (MIN) est définie comme son décès, le plus souvent pendant le sommeil, alors que rien dans son histoire ne permettait de l'anticiper. Cette nouvelle enquête de l'InVS, réalisée dans 17 départements volontaires représentant 38,5 % des naissances en France, d'octobre 2007 à septembre 2009, a permis de calculer le taux de MIN de moins d'1 an pour 100.000 naissances vivantes. De grands progrès dans la prévention sont encore possibles.
Car si le nombre de décès a considérablement diminué depuis le début des années 90 (plus de 1.000 décès par an), grâce aux campagnes de prévention menées depuis ces années-là, l'étude de l'InVS comptabilise encore 281 MIN survenues d'octobre 2007 à septembre 2009, dont 220 MIN de moins d'1 an et 36 de plus d'1 an. Il faut souligner l'absence de campagne de prévention en faveur d'un meilleur couchage des enfants en France depuis 2001. Le taux de MIN de moins d'1 an reste aujourd'hui, en moyenne trop élevé, de 40,1/100.000 naissances, avec un maximum de 82,9 dans le département du Nord. Parmi ces MIN, un tiers peuvent être expliquées, par des infections mais aussi par des accidents liés au couchage, un facteur en grande partie évitable par des mesures de prévention et très probablement en cause également dans les MIN inexpliquées.
La prise en charge de ces MIN est encore très inégale selon les Centres de référence. 214 enfants sur la même période ont été transportés en Cebtre de référence, mais la réalisation des examens cliniques, biologiques que radiologiques, reste très hétérogène, souvent éloignée des recommandations de la HAS de 2007, rendant plus difficile l'identification de la cause des décès. Ainsi, seuls 45 % des enfants auraient eu un scanner ou une IRM (imagerie par résonnance magnétique) cérébrale. Ainsi, Plus de la moitié des décès ont du être classés comme non expliqués après investigation.
Un quart des décès s'expliquent toujours par un problème de couchage: Ainsi, parmi les 72 décès expliqués, un quart était dû à une asphyxie liée au couchage et/ou à la literie, et aurait donc pu être évité : enfants coincés, asphyxiés, en couchage ventral. Les maladies infectieuses, respiratoires, digestives ou autres interviennent pour 44,5 % des décès expliqués.
Les autorités sanitaires rappellent, pour la prévention des MIN, la sécurité que représente, jusqu'à l'âge de 6 mois, le couchage sur le dos, peu couvert, dans un lit adapté (notamment le matelas), seul, dans la chambre des parents pas trop chauffée, sans couverture ni couette ni oreiller ni objet mou dans le lit, pour tous les sommeils et dès la naissance. Le partage du lit et le sommeil dans un lit d'adulte, un canapé ou un fauteuil, les peluches ou tout autre objet mou, les matelas de taille insuffisante par rapport au lit (ou surajouté) est à proscrire. Cela concerne tous les sommeils, de la naissance à 6 mois.
Sources : InVS “Dossier Morts inattendue du Nourrisson” National Institute of Child Health and Human Development (Vignette)
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