Boursorama (groupe Société Générale) était déjà, depuis 2010, l'une des rares banques hexagonales à offrir un service de gestion de finances personnelles (PFM, "Personal Finance Management"), elle est désormais la première à ouvrir [communiqué en PDF] sa solution aux comptes détenus dans d'autres établissements.
Depuis le 1er février dernier, la nouvelle version de MoneyCenter permet en effet aux clients de Boursorama Banque d'intégrer automatiquement les données des principales banques françaises (Société Générale, BNP Paribas, Le Crédit Lyonnais, Banque Postale, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole d’Ile de France, HSBC, Crédit Mutuel et CIC) pour leur présenter une vue globale de leurs finances.
En dehors de cette nouveauté, les fonctions proposées dans MoneyCenter restent classiques : catégorisation des opérations (historisées "à vie"), visualisation graphique de situation, suivi de budget et d'objectifs, alertes personnalisées, gestion du patrimoine (non seulement financier mais aussi immobilier et autres), pilotage des contrats et de leurs échéances...
Alors que MoneyCenter est une réalisation interne, Boursorama a choisi, pour cette évolution, de faire appel à Yodlee, n°1 mondial (mais centré sur le marché US) de l'aggrégation de compte multi-banques, qui fait ainsi son entrée sur le marché français.
Il reste tout de même quelques efforts à faire pour amener la nouvelle plate-forme au niveau de l'état de l'art (aujourd'hui représenté par BBVA, à mon avis). Par exemple, le nombre de banques supportées, même si les principales sont en font partie, est encore limité, ce qui est certainement du à l'arrivée récente de Yodlee en France. Plus gênant, le PFM reste indépendant des services de banque en ligne et exclut toute possibilité de réaliser directement des opérations bancaires, qui requièreront donc l'ouverture d'une session sur un autre site. Je ne doute cependant pas que ces défauts seront progressivement corrigés.
Boursorama indique que MoneyCenter accueille actuellement 30 000 utilisateurs, ce qui doit représenter environ 10% de sa clientèle (de banque). Avec une estimation d'un tiers de français multi-bancarisés (et 70% des épargnants), l'intégration automatisée des comptes externes va certainement faire croître sensiblement ce nombre. Il est regrettable que la majorité des banques françaises ne semble pas s'intéresser à ce qui s'affirme comme une forte attente de la part de leurs clients.