Qu’est-ce qu’une rétroaction négative de qualité? comment la formuler ? Comment la rendre efficace ? Six points clés à appliquer
Supervisée par Geneviève A. Mageau, Joëlle Carpentier a fait appel à Sports-Québec et aux fédérations sportives provinciales pour recruter ses sujets, soit 315 athlètes et 54 entraineurs.
«Notre échantillon était très diversifié, signale-t-elle. Nous avions des athlètes des deux sexes pratiquant des sports individuel et collectif à divers niveaux, du club parascolaire à l’école secondaire jusqu’à l’élite internationale. Nos entraineurs étaient de tous âges et possédaient divers degrés d’expérience.»
À l’aide de questionnaires, les athlètes ont évalué leur perception de la rétroaction reçue et ses conséquences sur :
- leur bien être,
- leur estime personnelle,
- leur motivation
- la satisfaction de leurs besoins.
De leur côté, les entraîneurs, en plus de décrire leurs propres valeurs et leur style d’entrainement, jugeaient la performance de leurs athlètes selon des critères :
- techniques,
- physiques,
- tactiques
- psychologiques
À partir des réponses ainsi obtenues, Joëlle Carpentier a pu définir en six points ce qu’était une rétroaction négative de qualité.
«Elle doit être empathique, s’accompagner de choix de solutions, comporter des éléments positifs de rétroaction, être donnée sur un ton de voix respectueux et être impersonnelle et constructive», énumère-t-elle.
La doctorante a également démontré que la quantité de critiques reçues par un athlète n’influence pas ce dernier négativement si cette rétroaction est donnée selon les critères établis par la recherche.
Autrement dit, la qualité prime sur la quantité.
«Les sujets qui recevaient plus de rétroaction négative de qualité rapportaient un plus grand bienêtre, note-t-elle. C’est un résultat très intéressant qui, j’espère, donnera une meilleure réputation à la rétroaction négative.»
Autre résultat non négligeable: la qualité de la rétroaction négative contribue à l’amélioration des performances sportives.
«Un entraineur qui fait beaucoup de “bonne” rétroaction négative envoie un message à ses athlètes, explique Joëlle Carpentier. Il leur dit que leur projet d’excellence lui tient à cœur et qu’il leur fournira les moyens d’atteindre leurs objectifs.»
Enfin, la rétroaction négative de qualité renforce l’autonomie des athlètes
«Les athlètes ne voient plus la critique comme une tentative de contrôle de la part de l’entraineur. Ils ont plutôt l’impression qu’on leur donne le pouvoir d’agir », souligne l’étudiante.