Frouze d’un jour, Frouze toujours !

Publié le 23 mars 2011 par David Talerman

L'histoire n'est pas récente, et la plupart des Français qui travaillent en Suisse, qu'ils soient frontaliers ou habitants en Suisse, se sont faits au moins une fois traiter de Frouze ou Shadoks par leurs collègues suisses. Pour ma part, je trouve ces qualificatifs particulièrement dégradants, et même franchement limites, même si pour certains, cela a parfois une connotation plutôt sympathique.

Des qualificatifs qui doivent sortir du langage courant

Pour ma part, c'est arrivé après quelques mois de présence, et à l'occasion d'une discussion avec des collègues suisses, l'un d'entre-eux m'a traité de "frouze". Je suis certain que mes collègues n'avaient pas l'intention de me blesser : c'était une sorte d'habitude de langage. Et selon moi, c'est précisément ce qu'il faudrait éviter et faire en sorte que cela ne rentre pas (plus) dans le langage courant.
Ceux qui me lisent depuis quelques temps savent que je milite pour une meilleure intégration des étrangers en Suisse, et que cette intégration passe notamment par un changement de comportement des étrangers et par une ouverture vers le pays et les locaux qui vous accueillent.

Refusez de vous faire traiter ainsi

Alors accepter de se faire traiter de frouze ou de Shadoks, c'est selon moi être complice d'une situation qui n'est pas acceptable, puisque même si la mauvaise intention n'est pas toujours présente, elle met en avant une situation de différence certes réelle mais qui s'exprime de manière particulièrement dédaigneuse. On peut faire un parallèle avec la France, où les minorités sont régulièrement victimes de certains qualificatifs que je juge peu agréables, voire franchement raciste ou antisémites.

Quelques règles simples à appliquer pour éviter la "frouzerie" au travail

Bien sûr, vous ne pourrez jamais éviter de vous faire traiter de Frouze ou Shadoks au travail lorsque vous n'êtes pas présent. Par contre, lorsqu'on s'adresse à vous et qu'en votre présence on sort de tels termes, je vous propose de simplement faire remarquer à votre interlocuteur que ce n'est pas très sympa de se faire appeler ainsi, que vous n'appréciez pas et que vous aimeriez que cela ne se reproduise pas. Le tout devant être dit de manière très courtoise, et très calme.

Le faire remarquer sur le ton de l'humour passe également très bien : "Dis-moi, les Shadoks, ce ne sont pas les bestioles limitées intellectuellement et qui ont comme ennemis les Gibis ? Tu te considère comme un Gibi donc ?" Succès garanti.

Et vous, quelle est votre expérience sur ce sujet ?

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