RED. Retraités Extrêmement Dangereux, ou ex-espions en retraite anticipée, pas forcément diminué pour autant. Adapté du comics (et oui, pas une nouveauté..) du même nom, Red suit donc les traces de Bruce Willis, désireux de couler des jours tranquilles, mais poursuivi par une horde tueurs à gages. Douce ironie, qui fournit un film calibré pour le grand public, et non dénué d’intérêts pour autant.
Les agents de la CIA qui se poursuivent entre eux, sur fond de manipulation et de complot, on peut dire que c’est devenu une catégorie à part entière dans le flop de sorties annuelles. Si on prend les douze derniers mois, pas besoin d’aller chercher très loin ; Salt, The Expendables, The Losers… sans parler des Jason Bourne ou autres. Bref, l’Amérique se nourrit d’histoires intérieures, et fait fantasmer ses services de contre espionnage de plus belle. Quand l’œuf est pourri.. rien ne vaut un héros national pour nettoyer tout ça. Et le héros, c’est forcément Bruce Willis, crâne chauve comme à l’habitude, gentil retraité assez inquiétant au départ, qui se retrouve pourchassé par une meute de fonctionnaires bien calibrés de la CIA, et surtout Karl Urban toujours aussi physique (c’est un peu la suite de sa participation à la saga Bourne, justement). Au milieu, une charmante (si, si, Mary-Louise Parker) fille du service des retraites, mais on ne sait trop pourquoi elle est là.
Non pas que Red soit foncièrement mauvais, c’est même un spectacle plutôt convenable, mais loin d’être original. On prend beaucoup de plaisir à suivre les cabotinages de ces vieux roublards que sont Malkovich ou Freeman, et l’équipe réunit est plutôt réjouissante (même si Willis ne fait pas encore – trop – retraité). Mention spéciale, et évidente, à Helen Mirren qui porte très bien le fusil mitrailleur. Servi par une réalisation plutôt efficace, le film ne démérite pas mais manque singulièrement de consistance, n’offrant rien d’autre qu’une course poursuite sur près de deux heures, ponctuée de quelques temps morts pour relancer la machine. Une succession de moments haletants entre deux tranches de blablas inutiles. Dommage pour un scénario tirée d’un comics écrit par un auteur assez subversif et intelligent, Warren Ellis. La moulinette hollywoodienne est passée par là, évidemment.
Rien de déplaisant, au contraire Red est calibré pour plaire au plus grand nombre, et offre quelques bons moments. On aurait aimé, avec ce casting 4 étoiles, plus d’emballements et de prise de risques. Au final, Red correspond à ses personnages : un film d’action calibré, un peu dépassé, qui s’essouffle de temps en temps et se termine sans gloire. On ira donc plus pour les acteurs, que pour y trouver le Graal. En même temps, est ce le but?
Billet commis dans le cadre de l’opération DVDtrafic de Cinétrafic, où vous pourrez retrouver les informations concernant le film Red, ainsi que la jolie catégorie des films liés à la CIA. Film distribué par SND.