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Quel avenir pour les SIT ? [12]

Publié le 23 mars 2011 par Jlboulin @etourismeinfo

23 mar, 2011 par Pierre Croizet

Les Systèmes d’Information Touristiques sont présents aujourd’hui dans la majeure partie des départements et régions de France.
Leur mise en place, initiée il y a déjà plusieurs années, a profondément transformé le travail des offices de tourisme, des CDT, des CRT et, parfois, d’autres partenaires du etourisme institutionnel.
L’objectif, pour faire simple et pour les non initiés, consistait à mettre en place des bases de données, exhaustives et mises à jour constamment, destinées au partage de l’information touristique entre acteurs du tourisme, à la rationalisation des opérations de saisie et à une meilleure valorisation des infos touristiques sous forme de flux de syndication xml.

En dépit de cette importance majeure, le blog etourisme.info a consacré jusqu‘à présent peu d’articles au sujet.
Notre audience étant nationale, et même internationale, il nous était en effet difficile de produire un fond de vulgarisation sur des outils très techniques et souvent très différents d’un territoire à l’autre. Par ailleurs, l’animation des SIT étant assurée par les organismes locaux de tourisme, surtout CRT et CDT, nous n’avions pas à créer de redondance inutile en termes d’information des équipes et de discussion sur tel ou tel choix particulier.
En d’autres termes, on ne voyait pas très bien l’intérêt de privilégier les débats sur des “champs”, des “flux” et des “bordereaux”, au moment où, simultanément, les outils Google, Facebook, Twitter, et autres joyeusetés envahissaient notre quotidien.

Cela étant dit, il nous paraît aujourd’hui nécessaire d’ouvrir notre blog à un débat autour des SIT.

Trois raisons à cela :

  1. Il faut admettre, pour commencer, que les SIT ont été un vecteur indiscutable d’appropriation, à marche forcée, des techniques du E-Tourisme par les organismes locaux du tourisme. Franchement, ce n’est pas faire oeuvre de démagogie que de constater que le tourisme institutionnel et le tourisme en général forment un secteur où la maîtrise de l’informatique et du Web est une des plus fortes en France. C’est parce que toutes les équipes ont dû, douloureusement, se plier à des règles de saisie extrêmement rigoureuses, à des schémas de partage de données complexes, à la gestion très subtile des nouvelles relations entre OT et prestataires privés… que le niveau d’ensemble est parvenu à être aussi bon. Le tourisme a réussi sa E-Révolution et les SIT, quoi qu’on puisse en dire, y sont pour quelque chose. Or, et c’est la première raison qui nous fait ouvrir le débat, ce rôle “moteur” est, en 2011, pris en défaut. Les SIT, qui ont peu évolué, sont devenus, en raison de leur complexité d’administration, extrêmement chronovores, là où les agents numériques ont besoin de se former aux nouveaux outils et de dégager encore plus de temps pour investir, par exemple, le web éditorial ou le E-Marketing. Handicap n°1 donc : les SIT sont des usines à gaz, plantées au milieu des verts paysages du web 2.0, si simple, si efficace, si séduisant.
  2. La deuxième raison est que, à l’heure où de plus en plus de voix s‘élèvent pour s’inquiéter de la remise en cause de la légitimité des OT face à la diffusion de l’information touristique via des outils, plateformes et applications privées, les SIT paraissent bien fragiles pour affronter la nouvelle concurrence. Comment être totalement crédibles et attractifs avec des serveurs aussi lents, des flux aussi difficiles à récupérer, et aussi peu de ressources humaines pour “tenir” la base ? Premier des concurrents annoncés (et déjà effectivement présent) : Google, avec “Google Adresses” comme service majeur. Handicap n°2 : les bases de données des SIT sont trop renfermées.
  3. La troisième raison est que des dépendances se sont installées, vis à vis de logiciels et d’entreprises. Rien de choquant à cela : toute l’histoire de l’informatique est faite de dépendances (Microsoft et MS DOS puis Windows, Apple et iTunes, Google et sa suite de web apps, Facebook et sons réseau, les web agencies et leurs divers systèmes, etc.). La dépendance est acceptable tant qu’elle procède d’une relation symbiotique, où tout le monde trouve son compte. Mais, handicap n°3, les limites du système sont atteintes, semble-t-il. Par exemple, alors que les SIT sont, basiquement, des web services, on voit fleurir des bases miroirs partout, conduisant, de fait, à une duplication des bases de données, à un renforcement du système de dépendances (puisqu’on devient alors dépendant du SIT et de son logiciel et dépendant également de celui qui a mis en place, héberge et gère la base miroir), et, in fine, à un déport des coûts d’administration du système vers les Offices de Tourisme.

Il est encore temps de corriger ces handicaps, présentés ici d’une manière certainement trop synthétique, en vue d’ouvrir un débat. Et cela pour au moins une bonne vraie raison : les institutionnels du tourisme disposent d’une magnifique base de données quasi exhaustive, mise à jour quotidiennement et couvrant presque tout le territoire national. Nous parlons bien d’un capital commun, sur lequel repose une partie de la légitimité des missions des uns et des autres.

Ce capital recouvre aujourd’hui la réalité suivante (le tableau ci-après est ouvert : vos informations complémentaires sont les bienvenues et nous mettrons les données à jour au fur et à mesure).

SIT, Tourinsoft, Constellation, Alliance Réseaux, LEI

Puisque nous amorçons un débat, nous serons heureux de collecter vos réactions pour d’abord compléter le tableau et, ensuite, produire, à intervalles réguliers si possible et sur une durée indéterminée, d’autres articles sur le sujet.
Merci d’avance à tous !

tags : sit 

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