Oise : élections cantonales, ils n'écoutent plus les gens, l'exemple de Creil-Nogent

Publié le 21 mars 2011 par Jplegrand

Les formations politiques n'écoutent pas les gens et ne combattent pas la cause de leurs difficultés : le capitalisme

A la première analyse des résultats dans le canton de Creil-Nord, ce qui est flagrant c'est l'augmentation extrêmement importante de l'abstention. Le fait que seulement 37, 5 % des inscrits aient voté est un record dans la non participation, qui peut se traduire par le mot "boycott". L'abstention progresse ainsi de 21,2 % sur 2004 !

Le fait que de très nombreux électeurs du PS et du PC ne soient pas allés aux urnes mais surtout la dégringolade de l'UMP profitent en pourcentage au F.N.  qui lui aussi perd des voix contrairement aux apparences.

La comparaison entre 2004 et 2011 est éloquente :

PC : perte de 235 voix (Yvette Cesbron, soutenue par PG et NPA)
PS : perte de 1120 voix (Gérard Weyn, Conseiller général sortant )
UMP : perte de 1190 voix (Daniel Roux)
FN : perte de 216 voix (Laurent Guiniot)

On voit donc que ce qui est premier dans cette analyse c'est une forte contestation des partis classiques qui sont de plus en plus vécus par des milliers  de citoyens comme peu, voire pas du tout utiles à leur quotidien et au destin du pays. Même si au deuxième tour on peut envisager une plus forte participation notamment à gauche ce sera par effet de la bipolarisation  de l'enjeu, avec un vote en faveur du PS  pour contrer le  F.N,  donc davantage un vote par défaut qu'un vote de construction et d'adhésion à un projet.

Je l'avais souligné ici avant le premier tour, l'attitude des candidats à l'égard des citoyens, leur non écoute de ce qui s'exprime dans la société, le fait par exemple qu'aucun  n'ait cru bon de reprendre la proposition de la gratuité des transports publics pour un vrai débat et notamment d'en faire  un axe de combat  mobilisateur notamment en faveur des milieux populaires, tout cela a contribué à l'abstention massive que l'on connaît.

D'ailleurs le candiidat du PS, Gérard Weyn qui est aussi le président de la commission des transports au sein de la CAC aurait pu se saisir de cette proposition. Mais ni lui, ni la candidate du Front de gauche n'ont eu le courage de s'engager sur ce terrain.

Ce ne sont pas des discours sur les valeurs de la République qui mobiliseront les électeurs mais des actes concrets qui améliorent leur vie quotidienne. La gratuité des transports, voilà qui pourrait emporter l'adhésion de milliers de gens de l'agglomération et du canton et qui est du domaine du possible.

De même pour l'emploi, j'ai proposé à maintes reprises de travailler à un programme de développement économique autour de la rivière notamment dans le domaine portuaire, logisitique, multimodal et du tourisme fluvial. Ces idées pourtant grandissent y compris auprès de certains élus. Mais il n'y a pas eu de campagne menée sur ces propositions qui pourtant suscitent beaucoup d'intérêt chez de plus en plus de citoyens.

 En effet, les candidats de gauche de ce canton n'ont pas cru bon ni de consulter les gens, ni d'élaborer avec eux un programme, ni de mettre en exergue la nécessité d'en finir avec le capitalisme parce qu'ils sont tous convaincus que cela est impossible. A chaque fois que j'ai évoqué en leur direction et aux militants de leurs partis  la nécessité d'engager des mesures révolutionnaires, ils ont gentiment ricané parce qu'ils sont persuadés que cela provoquerait un séisme. Mais le séisme destructeur du capitalisme, les gens le vivent tous les jours, et face à lui il est urgent d'agir. Par exemple ils n'ont jamais repris à laur compte cette idée de prendre parti pour les salariés non pas seulement dans les discours et les défilés (ça, ils savent faire) mais concrètement en mettant à la disposition des travailleurs en lutte des cellules d'appui juridique et d'élaboration de plans alternatifs face aux décisions des actionnaires qui permettraient de contester aux capitalistes leur gestion et leur volonté de liquider l'activité, voire d'occuper les entreprises menacées  pour les diriger et  les sauver de la destruction.

Ils sont tellement inscrits dans la gestion de la crise, dans leurs habitudes politiciennes, qu'ils refusent la nouveauté, la remise en question de leur pratique et continuent les mêmes erreurs que par le passé. Je rappelerai encore leur refus de ma proposition de coopérer avec les autorités vénézuéliennes pour obtenir pour nos services publics du fuel et de l'essence à moindre coût, mesure qui serait opportune au moment où le prix du baril de pétrole explose. Beaucoup de gens me disent qu'ils ne se sentent pas du tout pris en considération par "les politiques".

Je dis donc à mes concitoyens : n'attendez pas grand chose de ces partis, de ces organisations qui en définitive montrent leur incapacité à combattre les maux dont le pays souffre. Comptez d'abord sur vous, mais organisez vous. Organisez vous en comités dans vos quartiers et dans vos entreprises. Elaborez vos propres propositions en vous unissant et sans les déléguer aux politiques, soyez en vous-mêmes les porteurs. Ne déléguez pas votre pouvoir, restez autonomes et libres de vos critiques, de vos choix sans être "embrigadés" dans des organisations qui décident en définitve à votre place.

Ce travail est certes difficile, il exige de communiquer davantage entre citoyens, de se retrouver, d'avoir des moments à nous, de se sentir acteur de nos vies indépendamment de ces partis et institutions qui profitent du système. Notre force ce sera notre nombre mais aussi notre capacité de créer des solutions adaptées à ce dont nous avons besoin pour nos vies. Voilà ce en quoi je crois, et voilà ce pour quoi je veux me consacrer dans les mois prochains à Creil et dans l'agglomération. Je pense qu'ainsi nous construirons un programme politique émanant vraiment des gens et qui pourra mobiliser pour être réalisé au travers de multiples interventions et luttes animées par des citoyens  libres et responsables, reconnus par la population comme vraiment utiles.

Résultats sur le canton Creil-Nord bureau par bureau