Dissertations à vendre : attention, méfiance

L’achat de dissertations et autres contrôles est une solution simple et rapide pour tricher, mais qui n’est pas sans risques

La tricherie et le plagiat sont aussi vieux que l’école, mais à l’heure d’internet, le copier-coller atteint rapidement des proportions vertigineuses.

D’un clic de souris, on s’approprie les travaux que d’autres ont mis en ligne. Qu’il s’agisse d’une simple fiche de lecture, d’un TD ou même d’une thèse de doctorat au grand complet, sur des sites tels que oboulo.com ou dacodoc.fr, on peut trouver jusqu’à 80 000 documents sur tous les sujets pour environ 1 € la page. Si cela rapporte un peu d’argent de poche aux étudiants qui publient leurs écrits, les sites, quant à eux, réalisent des chiffres d’affaires annuels allant jusqu’à 800ﾊ000ﾊ€. Et si les premiers sites du genre ont vu le jour à la fin des années 90, on en recense aujourd’hui des dizaines sur la toile.

La riposte viendra de Rennes

Selon différentes études internationales, 80 % des lycéens et des étudiants auraient déjà eu recours à ce type de plagiat. Côté américain, les facs sont équipées de logiciels pour détecter ces « emprunts » indélicats, mais en France, la riposte commence seulement à s’organiser. Vendredi 18 mars, l’Université de Rennes II a organisé une journée de réflexion sur le plagiat, et les facs françaises commencent à s’équiper elles aussi de dispositifs antitricheries. Actuellement plus de 25 programmes permettent de comparer le contenu des travaux d’étudiants avec tout ce qu’abrite le web.

Les professeurs sont de plus en plus nombreux à alerter leurs élèves des risques du plagiat : en plus du problème éthique et des sanctions disciplinaires encourues par les tricheurs, les étudiants peuvent recopier de fausses informations. Même si les sites affirment que les documents sont vérifiés par un comité de lecture, ils ne sont pas corrigés par des professeurs et peuvent donc comporter des erreurs.

Elise Nhouyvanisvong