Dexter – Saison 5

Si la saison 3 de la série phare de Showtime avait quelque peu déçu par sa relative faiblesse scénaristique comparé aux deux premières, la 4e année des aventures du serial killer justicier avait largement redressé la barre. Difficile en effet de faire la fine bouche devant une intrigue à tiroirs haletante et machiavélique, qui voyait le héros éponyme commettre erreur sur erreur dans une illusoire quête d’un modèle. Une montée en puissance impressionnante, jusqu’à un final tout simplement apocalyptique rappelant le terrifiant cliffhanger de la saison 2 de Millennium. Evidemment, après une telle saison, la barre était placée haute, comme pour la saison 3, qui arrivait après une 2^e saison magistrale. Heureusement, si les scénaristes reprennent ici certaines idées de ladite saison 3 (Dexter devient une fois encore un mentor), ils évitent cette fois-ci de se lancer dans une caractérisation hâtive des personnages et dans des rebondissements peu crédibles.

La grosse différence avec la 3^e saison, c’est que cette fois les scénaristes disposent d’un fil conducteur fort, amorcé par le final de la saison 4 .Car bien évidemment, toute cette cinquième année sera tournée vers le besoin de Dexter de faire son deuil après la mort de Rita, et de se pardonner pour avoir provoqué celle-ci. Une thématique importante, qui permet de creuser le personnage. D’abord déboussolé, il tente de fuir ses responsabilités en abandonnant son fils et les enfants de Rita, tout en cédant à ses pulsions meurtrières afin d’oublier son mal-être. Un début de saison très sombre donc, surtout que malgré son retour et son désir de retrouver une vie à peu près normale, Dexter va se retrouver de nouveau seul lorsqu’Astor et Cody décideront de partir vivre chez leurs grands-parents.

Acculé et suspecté par Quinn d’avoir fréquenté le Trinity Killer, Dexter se lance à la recherche d’une nouvelle Némésis, qu’il trouvera en la personne de Boyd Fowler (Shawn Hatosy), un tueur en série appréciant tout particulièrement les jeunes femmes blondes, auxquelles il réserve un sort peu enviable. Mais ce que Dexter trouvera aussi, c’est une des victimes de Fowler encore en vie, Lumen (Julia Stiles), qu’il va d’abord soigner et protéger, avant de la prendre sous son aile, trouvant dans la quête de vengeance de la jeune femme (il s’avérera que Boyd Fowler n’était pas seul à torturer ses victimes) un exutoire à son mal-être ainsi qu’un moyen de venger Rita par procuration. Il faut l’avouer, la relation entre Lumen et Dexter est ce qui rend cette saison réellement passionnante. Beaucoup mieux amené que dans la saison 3, le basculement progressif de Lumen, qui découvre puis approuve les penchants de Dexter, est finement intégré et parfaitement crédible. De plus, cette relation impromptue fait basculer la série dans un registre émotionnel qu’elle avait un peu abandonné après la saison 1 au profit de l’efficacité (mis à part dans le climax de la saison 4 évidemment). Pour la première fois depuis longtemps, on prend réellement Dexter en pitié et on espère comme lui qu’il finira par obtenir la rédemption et l’apaisement qu’il recherche.

Seul point noir au tableau de cette bonne saison, une enquête secondaire peu passionnante dans laquelle est impliquée Debra, et dont la résolution sera d’ailleurs bâclée avant que la saison ne se recentre sur l’intrigue principale. On retrouve aussi des réminiscences de la saison 2 dans cette nouvelle fournée d’épisodes, au travers de l’enquête de Quinn sur Dexter, qui permet à la série de se payer une nouvelle guest star de luxe en la personne du légendaire Peter Weller (LE Robocop). Cette saison de transition se termine sur un final à la fois apaisé et porteur d’espoir, tout en commençant à préparer le terrain pour un possible épilogue au show. En espérant que celui-ci ne tarde pas trop, histoire que la série ne s’englue pas dans des saisons redondantes comme beaucoup d’autres…

Note : 8/10

Articles liés