Foot: Embouteillage en attaque pour l'Euro 2012

Europe - Euro 2012 - Vendredi 25 Mars 2011
Ribéry rappelé, Gourcuff maintenu, Nasri remis de ses blessures: Laurent Blanc, le sélectionneur de l'équipe de France, est au devant d'un grand embouteillage en attaque avant le match qualificatif pour l'Euro 2012 au Luxembourg vendredi et la réception amicale de la Croatie le 29 mars.

S'il n'avait laissé entendre jeudi à l'annonce de sa liste qu'il avait déjà en tête son équipe-type pour le premier match, Laurent Blanc aurait bien peu de temps pour répondre aux nombreuses questions qui se posent à lui d'ici à vendredi. Car Ribéry, Nasri et Gourcuff, comme Malouda, ont des têtes de titulaires en puissance.

Heureusement aussi qu'il a déjà passé en revue de nombreux systèmes (4-4-2, 4-2-3-1, 4-3-3) depuis sa prise de fonction estivale.

"On a un schéma et une idée derrière la tête, avait-il alors certifié. La solution sera sur les côtés, dans l'axe il y aura embouteillage. Il faudra voir vite et être rapide, aligner des joueurs capables d'éliminer des adversaires".

Seule certitude, l'excellente phase que traverse Karim Benzema conforte Laurent Blanc dans ses sentiments initiaux et offre, sauf blessure, à l'attaquant du Real Madrid une nouvelle fois une place de titulaire.

Les déclarations de Blanc, qui peuvent réjouir les joueurs techniques et vraisemblablement plus Gameiro que Hoarau, ne semblent en revanche pas peser en faveur d'un deuxième avant-centre.

Ca tombe bien puisque Ribéry après neuf mois de suspension et de disgrâce pour son rôle dans le fiasco bleu en Afrique du Sud, n'est sûrement pas revenu pour prendre sur le banc le pouls des Bleus.

"En ce moment je prends beaucoup de plaisir, je pense que j'ai retrouvé mon niveau, a assuré +Francky+ lundi lors de son retour public. Tout le monde sait que je préfère être à gauche. Mais Jean-Louis Gasset m'a dit +tu es un joueur qui peut jouer partout+".

Et Ribéry pourrait ne pas être aligné à son poste de prédilection, actuellement occupé par Florent Malouda qui n'y est pas étincelant depuis plusieurs mois.

"On a tous des préférences, a tranché le sélectionneur. Il joue à gauche au Bayern et ce n'est pas la peine qu'il me dise qu'il préfère y jouer. Mais lui comme personne d'autre n'a à revendiquer quoi que ce soit. Le collectif est plus important qu'un poste mais il faut essayer de mettre les joueurs dans les meilleures dispositions".

Remis de la blessure qui l'avait privé le 9 février du match contre le Brésil, ce qui avait par ailleurs permis à Menez de briller, Nasri a également été rappelé. Depuis le renouveau de l'équipe de France, il y brille, comme à Arsenal, et semble avoir acquis un nouveau statut.

"Je n'oublie pas que Menez a été bon contre le Brésil et qu'il a fait une action décisive", avait également rappelé Laurent Blanc.

Ce n'est pas le cas de Gourcuff, en souffrance à Lyon et en équipe nationale depuis le cataclysme de Knysna, mais Blanc a eu l'élégance de reconnaître qu'il lui accordait du crédit pour ce qu'il avait fait avec lui en 2009 à Bordeaux.

Jusqu'au premier match, l'éternel débat risque bien d'enfler une fois encore: Ribéry, Gourcuff et Nasri peuvent-ils débuter ensemble et construire un succès des Bleus ?

La faiblesse relative du Luxembourg peut aussi inciter Laurent Blanc à aligner un seul vrai récupérateur et pourquoi pas à faire redescendre d'un cran Gourcuff pour qu'il évolue à un poste où son entraîneur de père l'imagine depuis plusieurs années. Une reconversion "à la Pirlo", l'ex-meneur du Milan AC devenu plaque tournante en relayeur.

© 2011 AFP
Auteur : Par Colin DRONIOU - PARIS (AFP)
Crédit : © AFP - Franck Fife