Exercice délicat que celui de promouvoir un artiste en vue de répondre à l'actualité toute fraiche d'une sortie d'album imminente, lui-même conseillé par une agence de communication
via l'envoi du cd prévu pour la presse, mais également adressé à mon encontre afin que je puisse en faire part aux internautes de passage sur mon blog. Me voici donc relayé au rang de journaliste
d'un jour, fier et honoré de pouvoir répondre à leurs attentes, mais moins sûr de parvenir à les satisfaire quant à ma critique le concernant. L'occasion aussi pour moi de créer une nouvelle
rubrique réservée à cet exercice critique.
Il s'agit du premier album de Simon Dalmais intitulé "The Songs Remain" dont la sortie est prévue le 31 mars 2011 sur le label Bee Pop. Pianiste de formation classique et fan inconditionnel de
l'idiome pop, ce parisien à déjà une longue carrière de musicien de studio derrière lui (Sebastien Tellier en tête, mais également Dominique Dalcan ou Saul Williams). A 30 ans, Simon Dalmais, le
frère de la chanteuse Camille, passe le pas de la réalisation et signe un disque très personnel à l'ambiance apaisée et quelque peu mélancolique.
Premier étonnement lors du déballage, aucun morceau ne dépasse les 4 minutes (la majorité d'entre eux n'excédant pas les 3 minutes). Rien de très surprenant à cela puisqu'il s'inspire directement
de l'origine de ce mouvement qui voulait que les chansons soient courtes et très rapidement appropriables. Surprise en revanche concernant son choix de ne pas faire intervenir de batterie. Seules
quelques percussions parsèment les 12 titres de son album dont les compositions plutôt bien travaillées regorgent de phrasés harmoniques. Beaucoup d'arrangements soignés de cordes, des
instrumentaux, assez peu de guitare, des changements de rythmes discrets, et surtout le bannissement de machines électroniques.
"The Songs Remain" détonne en cela de bon nombre de productions pop modernes en s'affranchissant du merchandising à la mode estampillé "vendeur". Seules les mélodies vocales de Simon trahissent
son amour des Beatles ou des Beach Boys, mais rien ne semble surjoué, ou pire, trop inspiré, au point souvent d'en perdre son âme d'auteur. La franchise de ses morceaux et la simplicité de son
écriture suffisent à en faire un disque réussi et prometteur quant à la suite de sa carrière. Je regretterai seulement le manque de soutien rythmique (ce rappel de la musique classique), qui
aurait pu permettre par moment de casser cette uniformisation atmosphérique que d'aucuns jugeront sans doute trop linéaire et un peu monotone (sans doute voulue et finalement pas si dérangeante
que cela puisque l'album ne dure que 34 minutes). Pour les autres, les curieux comme les amateurs, je vous ai sélectionné mes morceaux préférés dans le lecteur du haut (dont le très bon titre
instrumental "Relaxandrea", rappelant par moment l'oeuvre Music For 18 Musicians de Steve Reich) ainsi que le toujours utile lien
myspace.
A vos oreilles.