Belle cousine, te sachant si sensible, je peux imaginer les larmes sourdre de tes yeux clairs aux images dramatiques venues du Japon. A l'instar de nos voisins malgaches, voilà un peuple qui se prend tous les cataclysmes, humains ou naturels. Nous avons de la chance, sais-tu, d'être petits et oubliés du monde. Aujourd'hui, j'ai récupéré des jamblons dans le jardin. J'ai pensé à toi. Tu aimais tellement ça quand nous étions petits. La terre a-elle tremblé, ou est-ce moi, au moment de ramasser les fruits violets ? Aujourd'hui, il y a du soleil, dans le pays où tu vis. Ici, à la Saline, il pleut. Une pluie chaude. Chaude comme les larmes que je suis heureux de ne pas voir couler de tes yeux.
François GILLET