J'aime passionnément ces musiques incertaines jouées pour des âmes simples par des coeurs simples. J'aime le mot "simple", j'aime les herbes qui portent ce nom, mais ça c'est autre chose. Butch, le héros d'un "Monde parfait", est un "simple" lui-aussi, la vie ne lui a fait aucun cadeau, il grandi dans un claque de la Nouvelle-Orléans où sa mère faisait danser ses passagers d'un soir pour un dollar, sur cette même musique.
J'aime le garçon "simple" de Délivrance qui joue du banjo d'une façon ahurissante. Mais ses parents à ce môme, ses oncles ou ses cousins... ne sont plus des "simples" mais des "complexes", c'est à dire de définitifs malades. Effrayant et magnifique lui aussi, ce dernier film. Le coeur simple s'est fondu dans une carapace définitivement brutale.
Au dernier jour de ma vie je voudrai l'écouter, le dos contre un arbre, moi aussi, dans un verger fleuri de fin du monde, mais pas avec une balle dans le buffet.