Le délire culinaire continue !
John Layman et Rob Guillory continuent d’exploiter le don remarquable de Tony Chu au service d’une intrigue toujours aussi burlesque. Rappelons, pour ceux qui viendraient de se mettre à table, que Tony est cibopathe, ce qui veut dire qu’il est capable de retracer l’histoire de tout ce qu’il ingurgite. Ce super-pouvoir peu commun lui permet donc, rien qu’en croquant une pomme, de savoir sur quel arbre elle a poussé et de retracer les marques de pesticides utilisés. Si ce don s’avère certes extrêmement utile afin de résoudre les enquêtes et remonter la piste des truands en grignotant quelques cadavres, il est également exploité à des fins burlesques et donne donc lieu à des situations pour le moins surprenantes.
Les autres personnages, tel que le chef de Tony et son ancien coéquipier remis à neuf (pour n’en citer que deux), contribuent également au ton humoristique de ce polar atypique qui enchaîne les situations abracadabrantesques. L’agent Chu, membre de la Food and Drug Administration, se retrouve cette fois sur l’île de Yamapalu, sur la piste d’un mystérieux fruit tropical qui aurait un goût similaire au poulet et pourrait donc bien servir de substitution à cet aliment prohibé depuis cette pandémie de grippe aviaire ayant décimée 116 millions de personnes à travers le monde, dont 23 millions d’américains. Au menu de cette nouvelle aventure complètement déjantée et pourvue de dialogues ciselés, il y a donc des malfrats locaux, des policiers ripoux et un trafique culinaire illégal.
Le graphisme très cartoonesque de Rob Guillory vient encore renforcer l’aspect burlesque de cette saga et permet de livrer quelques personnages hauts en couleurs et très attachants. Les expressions exagérées d’un Tony de plus en plus malmené au fil des pages continuent d’ailleurs de faire mouche.
À consommer d’urgence !