Le Médiateur de la République déplore un "service public dégradé"

Publié le 22 mars 2011 par Guy Deridet
Jean-Paul Delevoye, actuellement président du Conseil économique, social et environnemental, confie :b ["La société française souffre d'une crise du regard et d'un système de vie où les rapports humains se dégradent".]b AFP/PATRICK KOVARIK C'est un sévère bilan de l'administration que dresse le Médiateur de la République dans son dernier bilan annuel, lundi 21 mars. "Le service public ne porte plus son nom. Contacter les administrations est devenu compliqué. L'administration a perdu sa capacité à faire du sur-mesure pour les personnes en difficulté", déplore Jean-Paul Delevoye. Et de regretter les "restrictions budgétaires", le manque de moyens et de personnel qui se traduisent par "un service dégradé, plus complexe et moins accessible".

Le Médiateur, fonction créée en 1973 pour régler les litiges entre administration et citoyens, va être remplacé par le Défenseur des droits, institution qui va également intégrer le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité et la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde).

"Je crains que cet intitulé renforce encore l'attente des gens par rapport à sa mission"
, écrit Jean-Paul Delevoye, qui, en six ans dans la fonction de Médiateur, a constaté que ses services étaient parfois perçus comme un "bureau des plaintes".

"Le Défenseur des droits, pas plus que le Médiateur, ne sera un Zorro" capable de régler tous les problèmes, met-il en garde. Selon lui, la moitié des quelque soixante réclamations quotidiennes que lui adressent les usagers "ne sont pas recevables par le Médiateur", mais devraient être "réglées d'un simple coup de fil" auprès "des structures d'aide existantes" ou du "service administratif ad hoc".

"FÉBRILITÉ DU LÉGISLATEUR"

Mais il déplore aussi les "réformes précipitées", "l'empilement législatif" et la "jungle normative" qui "opacifient l'accès des citoyens à l'information et compliquent la tâche des exécutants". "Les enjeux déterminants pour notre avenir ne trouvent pas de réponse politique à la hauteur", estime le Médiateur, pour qui "la fébrilité du législateur trahit l'illusion de remplacer par la loi le recul des responsabilités individuelles et de la morale"

. "Les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux" , poursuit-il. Pour lui,

"les ressorts citoyens sont usés par les comportements politiciens".

L'année 2011, dit-il, "doit être celle de l'éthique, de la transparence pour toutes celles et ceux qui exercent le pouvoir, notamment s'agissant des financements et des conflits d'intérêts"

. "L'autorité, pour être acceptée, ne pourra se fonder sur la justification d'un titre ou d'une élection mais reposera sur la dimension morale de celui ou celle qui l'exerce" , insiste-t-il, appelant à "construire sur un socle de convictions et non bâtir sur le sable des émotions"

. En 2010, selon son bilan annuel, le nombre d'affaires transmises aux services centraux et délégués du Médiateur de la République a augmenté de 3,9 % par rapport à 2009, avec un total de 79 046 affaires reçues. L'institution dit avoir traité 46 653 réclamations.

N.D.L.R

On ne lui fait pas dire ! Rappelons que la mise en place imminente du 'Défenseur des droits" n'est qu'une vaste manipulation destinée à remplacer quatre responsables, qui pourraient avoir des velléités d'indépendance, par un seul, à la botte.

C'est la simplification administrative façon Sarkozy.
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