C’est en lisant L’homme qui voulait vivre sa vie de Douglas kennedy que j’ai eu l’idée de ce petit billet ! La dimension comique (si, si, il y en a une !) du roman n’a pas été retranscrite dans le film d’Eric Lartigau, pourtant de haute tenue et magistralement interprété (Romain Duris est impeccable).
Je vous explique: dans le roman, Douglas kennedy plante le décor et décrit la vie scandaleusement prospère de Ben Bradford. Il énumère ses dépenses tout aussi compulsives que somptuaires, à faire pâlir de jalousie notre accro du shopping, Becky Bloomwood. Le déluge de grandes marques n’est là en réalité que pour dégommer le rêve américain, violent, dans lequel se débat notre héros qui, par lâcheté, n’a pas choisi sa vie.
Il va loin dans l’humour noir, ce cher Douglas, tellement loin que je me demande si certaines grandes enseignes n’ont pas ressenti une certaine gêne. Le meurtre « fondateur » du roman, celui qui va permettre à Ben de « mourir pour renaître » est en effet « sponsorisé », mais oui, « sponsorisé » par deux marques dont une bien connue des amateurs de bricolage. L’arme du crime? Une bouteille d’un délicieux, incompararable, rare et donc très cher sauvignon neo-zélandais. Ensuite, le cadavre est très artistement privé de ses jambes grâce au travail et à la mécanique parfaite d’une scie circulaire ! Nous avons là la marque du tueur… Drôle, efficace mais redoutablement cynique ! Ah, et on s’étonne après que le diable s’habille en Prada !