Le puits canadien, un système naturel de ventilation

Une climatisation et un radiateur à moindre frais dans votre maison ? C'est tout à fait possible. Son nom ? Le puits canadien ou le puits provençal. L'idée est simple et écologique : se servir de la géothermie pour mettre à bonne température les pièces de la maison, qu'il fasse chaud ou froid. Le puits canadien permet ainsi de faire des économies d'énergie, tout en puisant dans les ressources naturelles illimitées pour garantir le confort. Tout ce que vous devez savoir sur le puits canadien, c'est ici avec DailyConso.

Comment ça marche ?

Le puits canadien ou puits provençal, utilise la géothermie pour fonctionner. La terre produit de la chaleur, et l'idée du puits canadien est de se servir de cette chaleur naturelle pour chauffer les pièces de la maison en hiver. D'où son nom de puits canadien. Et en été, cette même chaleur servira à refroidir les pièces de la maison. C'est pourquoi le puits canadien prend alors le nom de puits provençal !

A quelques mètres sous terre, la température est constante, autour de 12 degrés, quelle que soit la température en surface. En hiver, le puits canadien permet d'injecter de l'air extérieur chauffé et de gagner environ 5 à 8 degrés, alors qu'en été, la température peut également être diminuée de 5 à 8 degrés, pour proposer une température intérieure d'une vingtaine de degrés alors que le thermomètre extérieur indique quant à lui plus de 30 !

Au préalable

Avant toute chose, pensez à faire réaliser une étude thermique par un professionnel. Elle permet de mesurer avec précision le besoin de renouvellement d'air de la maison, les besoins de chauffage ou de climatisation réels, la nature des sols et ses propriétés calorifiques, la longueur et la profondeur d'enfouissement des tuyaux ainsi que le diamètre de ces derniers.

En effet, tous les sols n'ont pas les mêmes propriétés de conductivité thermique ou de capacité calorifique. Un sol argileux et un sol sablonneux n'auront pas la même efficacité à dispositif identique. Mieux vaut donc étudier son sol avant de débuter les travaux de son puits canadien afin d'éviter les mauvaises surprises.

Par ailleurs, prévoyez vos travaux au moment de la construction de votre maison ou lors de gros travaux, afin de faciliter la pose du puits canadien et d'en diminuer le coût.

Les indispensables à un puits canadien

Le circuit d'un puits canadien est assez simple. L'air est capté à l'extérieur, chauffé ou refroidi dans les tuyaux avant d'être diffusé dans les différentes pièces de la maison.

A l'extérieur, le puits canadien se compose d'une prise d'air composée d'un chapeau pour éviter l'écoulement d'eau de pluie, et de divers filtres et grilles pour empêcher feuilles mortes, petits insectes et rongeurs d'infiltrer le système tout en maintenant un air sain.

Cette prise d'air est reliée à la maison par une canalisation de 20 à 50 mètres de longueur et d'un diamètre particulier permettant une bonne circulation de l'air et une optimisation de l'échange thermique. Privilégiez le polypropylène et le polyéthilène haute densité pour votre canalisation, deux matériaux parfaitement adaptés au puits canadien et à l'air qui y transite.

A l'autre bout, un petit ventilateur souffle l'air dans les différentes pièces de la maison. Sa taille et sa puissance varient bien évidemment en fonction de la taille du logement. Il peut être couplé à un système appelé by-pass, qui dispose d'une prise d'air directement reliée à l'extérieur. Le by-pass utilise automatiquement l'air le plus adéquat, extérieur ou puits canadien, en fonction de la température extérieure.

L'air qui circule dans le puits canadien se réchauffe, et produit donc de la condensation, que l'on appelle condensats. Pour les évacuer, il convient d'installer un siphon (on aura pris soin de créer une légère pente pour les tuyaux) ou d'un regard de visite permettant l'évacuation de ces condensats.

Autre installation pour améliorer l'efficacité du puits canadien, la Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC). Celle-ci peut être simple ou double-flux, et permet une circulation plus fluide de l'air. La VMC double-flux présente en outre la particularité de récupérer la chaleur de l'air intérieur pour réchauffer l'air entrant, en complément du puits canadien.

Avantages et inconvénients

Bien évidemment, le principal avantage du puits canadien est l'économie réalisée, tant en matière de chauffage que de climatisation. Le puits canadien permet des économies de l'ordre de 20% en fonction de l'état de la maison, de sa ventilation et de son isolation !

En outre, les effets sur l'environnement sont significatifs, puisque l'énergie utilisée est naturelle, inépuisable et non polluante. L'air ambiant de la maison est naturellement chauffé ou refroidi, filtré de ses particules polluantes ou allergènes et permet à votre logement de ne pas geler lorsque vous vous absentez. Le système peut être entretenu par les propriétaires et ses coûts de fonctionnements sont faibles, voire inexistants.

L'installation d'un puits canadien coûte cependant cher, jusqu'à 10 000 euros pour une habitation de 120 m². En fonction du terrassement nécessaire, de l'installation d'un système de ventilation interne, de la création de bouche d'aération ou de la pose d'une VMC (jusqu'à 2 000 euros pour une VMC double-flux) le montant peut en effet vite augmenter.

Cependant, le puits canadien peut se montrer rentable au bout de 25 mois d'utilisation, 35 lorsque le prix de l'électricité est très élevé.