Lorsque j’ai écouté ce disque d’Akron/Family pour la première fois, j’ai eu l’impression de m’être écrasé sur une île déserte après que l’avion dans lequel je voyageais se soit rompu dans les airs. Vous voyez où je veux en venir ? J’étais perdu !
Ma première impression a été la confusion. J’étais dans un environnement hostile constitué de chœurs, de sons électroniques, de glockenspiel et autres expérimentations. Un amalgame surprenant au premier abord. Puis je me suis raisonné. Je me suis dit que cette terre était mon nouvel environnement et que je devais l’apprivoiser.
Ça a commencé par la découverte de l’île avec la chanson "Island". J’y ai retrouvé des éléments familiers, des sonorités semblables à celles d’Arcade Fire. Puis au fur et à mesure que je me suis enfoncé dans cette jungle, j’ai entendu des guitares bien charpentées héritées du psychédélisme ("So it Goes"), une basse massive, une batterie percutante. J'ai commencé à avoir des repères et à prendre mes marques. J’ai fini par rencontrer les occupants de l’île, le clan Akron. En apparence, rien qui ne différait de moi, deux d’entre eux portaient la barbe. En revanche ils ne parlaient pas la même langue. Cela ressemblait plus à des rythmes tribaux ("Light Emerges"), des chants polyphoniques (comme la lointaine tribu des Polyphonic Spree) voire des intonations japonisante ("Fuji I").
Mais surtout j’étais loin de me douter que derrière tout cela se cachait une véritable secte à laquelle j’ai fini par adhérer. Je suis tombé sous le charme de leur idéologie : du folk expérimental. Et depuis que j’ai écouté "Canopy", je me sens mieux, moins perdu et apaisé et je peux profiter des bienfaits de cette île.
Extrait : Island