La place du village de Youga Dougourou, le 22 février 2011.
Au bout d’une bonne vingtaine de minutes de marche, sur des cailloux et rochers branlants, elle apparaît, avec son immense baobab qui se dresse en son milieu comme un miracle.
Derrière, la case à palabres, simple, accueillante avec son toit de chaume et un arbre aux larges feuilles vertes.
À gauche, les parois de la falaise, rouges et brunes, et une case.
À droite, une autre case et un vieil homme qui nous dévisage. Même son regard est ridé.
La lumière du matin allonge les ombres végétales, et les rayons du soleil font flotter un peu de poussière comme une caresse sur la scène.
C’était la photographie absente.
En montant un peu plus haut dans le village, dans l’embrasure des portes, des enfants sucent des bâtons de cannes à sucre. L’un d’eux m’en donne un bout. Petite, j’en mangeais sur l’île de Bornéo. On croque et on aspire la sève qui coule et puis on mâchonne. Les fibres qui restent gardent l’empreinte des dents.