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L'intelligence, victime collatérale du crack de la SocGen

Publié le 30 janvier 2008 par Nico2312
4,9 milliards d'euros de perte. La somme a de quoi faire tourner la tête. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à l'ensemble de la presse hexagonale qui s'est empressée de placarder la tête du trader (présumé innocent n'en déplaise à Christine Lagarde qui voit en lui l'unique coupable sans pour autant apporter le commencement du début d'une preuve) sur tous les supports papier, télé, web, au mépris de la plus élémentaire déontologie. Mais au milieu du gigantesque concert de n'importe quoi que constituent les réactions à l'emporte-pièce qui se succèdent à un rythme aussi effréné que les ordres de vente ou d'achat dans une salle de marché, deux politiques se distinguent par le niveau impressionnant de leurs analyses.
Tout d'abord Dominique de Villepin, grand spécialiste des affaires troubles, tendance Clearstream, et des décisions individuelles qui tournent au fiasco, tendance CNE et CPE, commence bien en relevant que "cette affaire est révélatrice d'une crise générale de notre société très profonde, on le voit à travers la crise financière dans le traitement de cette crise: il y a une sorte d'hystérie". Mais sa conclusion laisse pantois : "ce jeune homme le trader à l'origine de la fraude, ne prenait pas de vacances. Quand on ne prend pas de vacances pour respirer, votre vie est envahie, débordée, et vous faites des bêtises"… On a rarement entendu l'ancien Premier ministre autant défendre la limitation du temps de travail.
Bien entendu Ségolène Royal ne pouvait rester muette sur un sujet aussi grave. En effet, l'ancienne candidate PS à la présidentielle désigne le vrai coupable : "il faut arrêter avec toutes ces taxes nouvelles, il faut que M. Sarkozy, Monsieur taxes, arrête avec tout cela, baisse la TVA, rende l'argent de la Société générale aux petits et aux moyens épargnants qui paient pour les gros. Ca suffit, ce règne de l'argent fou d'un côté et la diminution du pouvoir d'achat de l'autre". On sait que le président de la République aime l'argent, mais de là à sous-entendre qu'il détient les 7 milliards de pertes totales de la Société Générale c'est sans doute un poil exagéré, voire démagogique…
Après de tels éclairages, on attend avec impatience les lumières du génie (autoproclamé) Jacques Attali, qui a certainement quelques très bonnes solutions à proposer pour mettre fin à cette crise...

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