Environment Justice Foundation: campagne pour un coton propre

Publié le 30 janvier 2008 par Madeinethic

Dimanche soir s’est terminée la fashion week parisienne avec la première édition 2008 du PRET A PORTER PARIS, premier salon de mode qui offre une place privilégiée à la mode éthique et aux créateurs engagés avec un espace qui leur est dédié: “so éthic”. Outre les marques présentes, sans cesse renouvellées (la mode éthique continue sur sa lancée porteuse d’avenir), j’ai choisi de présenter ici une initiative de sensibilisation à la culture du coton et à ses ravages écologiques et humains portée par la fondation EJF: Environment Justice Foundation.

Cette fondation, créée en 2000, s’investit dans différentes causes écologiques: pesticides, pêche de la crevette, chasse aux animaux sauvages, culture du coton. L’EJF, dont l’engagement est la protection de l’homme et de la planète, oeuvre pour une prise de conscience du lien direct entre la préservation de l’environnement et la défense des droits de l’homme. Actuellement en campagne pour démontrer les enjeux du coton dans la filière textile, EJF mène une opération internationale pour adresser les violations des droits de l’homme dans la production de coton, avec une collection de tee-shirts produits avec du coton biologique et équitable, créés exclusivement pour EJF par des designers de renoms dans le domaine de la mode: Luella Bartley, Christian Lacroix, Betty Jackson et Katharine Hamnett.

Vingt mannequins internationales, parmi lesquelles figurent Irina Lazareanu, Coco Rocha, Catherine MacNeil, Caroline Trentini, Siri Tollerød et Behati Prinsloo, ont montré leur soutien pour la campagne EFJ “Choisissez bien votre coton” en posant avec ces t-shirts exclusifs. Les photos ont été exposées dans l’espace “so ethic” au PRET A PORTER PARIS pendant les défilés de mode.

La conception des t-shirts est basée sur les thèmes de l’enfance, la perte de l’innocence et l’espoir, en symbole au fait que plus d’un million d’enfants dans le monde sont obligés de travailler dans la production de coton. Tous les profits résultants de la vente de t-shirts seront utilisés pour soutenir le travail de fond de EJF.

 

 Parmi les sept plus gros producteurs de coton dans le monde, il s’en trouve six qui sont réputés utiliser les travail des enfants dans les champs de coton. En Inde, par exemple, des centaines de milliers d’enfants, dont la plupart sont des filles, ne vont pas à l’école et sont exposés à des dangers et des maladies, afin de produire des grains de coton hydriques dont l’industrie vaut des milliards de dollars.

“La production globale de coton vaut environ $40 milliards par année”, dit Juliette Williams, directrice de programmes pour EJF. “Mais l’industrie est soutenue par des enfants qui gagnent un maximum de $2 par jour pour leur travail écrasant, quand bien même ils gagnent quelque chose. Le pire est qu’en Ouzbékistan, le troisième exportateur de coton du monde, le travail des enfants est imposé par l’Etat”.

Pour la couturière Luella Bartley, “le coton est un produit que nous n’apprécions pas à sa juste valeur. C’est quelque chose que nous portons tous les jours sans nous rendre compte de la destruction environnementale qu’il occasionne ni de son influence sur la pauvreté. Je crois que nous devrions tous essayer d’être plus conscients de l’origine du coton que nous achetons.

EJF oeuvre pour que l’Union européenne établisse un règlement interdisant l’importation de coton et des produits en coton qui sont faits en obligeant des enfants à travailler.

++ Pour aller plus loin:

Le rapport EJF sur la culture du coton en Ouzbékistan (pdf).
Informez-vous sur la campagne EJF et apportez votre soutien à la campagne: www.ejfoundation.org.
Cet article est également publié sur Ecolo-Info: Le DD en barre