Le deuxième budget du ministre des Finances M. Raymond Bachand dénote d’une volonté d’encourager l’esprit d’entreprise et la création de la richesse afin d’assurer l’avenir économique du Québec. Pour ce faire, M. Bachand annonce une série de mesures visant à mieux appuyer l’exportation, à stimuler l’entrepreneuriat, à intensifier la présence des technologies numériques dans l’économie et à consolider nos infrastructures publiques, pour des interventions totalisant 321 M$ sur trois ans, incluant les participations des partenaires.Développer et diversifier les marchés d’exportationLe ministre Bachand entend profiter des prévisions d’augmentation des exportations de 3,4 % en 2011 et 4,4 % en 2012 pour lancer deux nouvelles initiatives, Exportation Québec et Programme exportation. Le premier deviendra le guichet unique pour l’offre de services du MDEIE aux exportateurs québécois, tandis que le second regroupera les aides à l’exportation actuellement offertes par le MDEIE. Exportation Québec assurera, avec le concours d’Investissement Québec, la mise en place de services-conseils sur mesure pour accompagner les entreprises dans leur stratégie d’exportation. Au passage, le niveau de l’aide aux entreprises exportatrices sera bonifié de 6,5 M$ en 2011-2012, le portant à 14,5 M$. De plus, le budget prévoit des crédits additionnels de 1 M$ par année pour bonifier le soutien aux organismes appuyant les exportateurs. Le projet de déploiement d’un réseau international d’incubateurs, en collaboration avec Entreprise Rhônes-Alpes International et le réseau Implantis nous semble une initiative fort intéressante. Grâce à cette collaboration, le MDEIE entend mettre à la disposition des entreprises exportatrices du Québec le vaste réseau international d’incubateurs Implantis. Le MDEIE prévoit doubler, d’ici à 5 ans, le nombre d’espaces d’incubation du réseau, soit de 140 à 280 places.L’enveloppe budgétaire consacrée au soutien à l’exportation sera plus que doublée, ce qui représentera une bonification de 40 M$ au cours des trois prochaines années. Encourager l’entrepreneuriat et la relève d’entrepriseDifférentes mesures sont annoncées dans le présent budget dans le but de contribuer à mettre en place les conditions favorables à l’entrepreneuriat. Des bonifications à des mesures d’entrepreneuriat, pour 20 M$ sur trois ans, sont prévues, mais nous devrons toutefois patienter jusqu’au dépôt de la Stratégie de l’entrepreneuriat pour en connaître les détails. Le budget annonce toutefois aujourd’hui la création de deux nouveaux fonds, Capital Anges Québec et Fonds Relève Québec. Constitué en société de commandite avec la collaboration du Réseau Anges Québec, Capital Anges Québec rendra disponible des sommes de 30 M$ pour l’amorçage et le démarrage d’entreprises technologiques. Investissement Québec en sera le commanditaire. Par ailleurs, le Fonds Relève Québec rassemblera 50 M$ à l’intention, comme son nom l’indique, de repreneurs d’entreprises. La capitalisation de 50 M$ sera constituée d’une contribution de 20 M$ du gouvernement du Québec, complétée par une contribution de 30 M$ répartie équitablement entre trois partenaires : le Fonds de solidarité FTQ, Fondaction et Capital régional et coopératif Desjardins. Il est anticipé que le fonds puisse financer de 330 à 500 projets, sur douze ans. Le Fonds Relève Québec sera géré par Investissement Québec.Deux autres mesures touchant les fonds locaux d’investissement valent la peine d’être signalées. D’abord, le budget 2011-2012 prévoit le report du remboursement des FLI pour une période de trois ans, permettant aux CLD de réaliser des investissements additionnels de l’ordre de 25 M$ en 2012-2013 et 2013-2014. Aussi, afin d’accroître la disponibilité des capitaux dédiés au financement pour de nouveaux entrepreneurs, notamment en région, l’enveloppe des FLI sera bonifiée de 10 M$ pour les CLD les plus performants.Poursuivre le virage numérique du Québec
Conscient que l’accès aux services Internet à haut débit pour chaque citoyen, communauté et entreprise demeure indispensable pour que le Québec réussisse son virage numérique, le ministre Bachand annonce que le Québec consacrera 900 M$ sur dix ans pour mettre en œuvre une stratégie de l’économie numérique et accroître la capacité des infrastructures actuelles tout en augmentant l’étendue du réseau. Cette stratégie aura comme priorité d’assurer l’accès au service haut débit à un coût abordable sur tout le territoire québécois d’ici 2020. La stratégie de l’économie numérique sera dévoilée plus tard, par la présidente du Conseil du Trésor. Encourager le secteur forestier
Le budget 2011-2012 reconduit pour une autre année le Programme d’investissements sylvicoles, représentant des investissements additionnels de près de 45 M$ réalisés dans les forêts québécoises. De plus, dans le but de favoriser le développement de nouveaux marchés à haute valeur ajoutée pour le bois québécois, le gouvernement annonce la création d’un groupe de travail chargé de proposer des stratégies pour accroître l’utilisation du bois du Québec dans la construction non résidentielle.Autres mesures d’intérêt
»Création d’un fonds d’investissement de 5 M$ de dollars (1,7 M$ de dollars provenant du gouvernement et 3,3 M$ de Filaction) pour stimuler l’industrie touristique. Le fonds ciblera des projets dans trois régions uniquement soient : Saguenay, Tremblant et Gaspésie) ainsi que les pourvoiries.
»Bonification des ententes de partenariat régional en tourisme à raison de 1 M$ par année sur trois ans en plus de l’élargissement des critères d’admissibilité pour permettre le financement de projets structurants en région dont les festivals et évènements.
»Investissement de 500 M$ de dollars sur 5 ans pour participer au financement de projets structurants privés au nord du 49e parallèle – une des mesures du Plan Nord;
»Refonte du régime des redevances minières. Alors qu’en 2003, c’est au Québec qu’on imposait le moins les profits des sociétés minières au Canada, le Québec exige maintenant des contributions de 28 % plus élevées que la moyenne canadienne;
»Soutien additionnel de 7 M$ de dollars pour favoriser le développement de l’éthanol-carburant :
-mise en place, jusqu’en 2018, d’un nouveau crédit d’impôt remboursable, applicable à la production d’éthanol cellulosique de deuxième génération produit à partir de matières résiduelles industrielles et domestiques
-jusqu’en 2015, faciliter la transition vers l’utilisation de matières alternatives au maïs-grain chez les producteurs d’éthanol de première génération.Finalement, les documents budgétaires nous confirment que les budgets accordés aux CLD n’ont subi aucune diminution pour 2011-2012.